Vacances d’été: Tunisie quand tu nous tiens

Vacances d’été: Tunisie quand tu nous tiens

C’est de bonne guerre pour les opérateurs tunisiens et ceux qui, en Algérie, en tirent des dividendes.

Est-ce l’absence de foi en le tourisme national ou le génie des experts marketing tunisiens qui fait courir, en Tunisie, les agences de voyages algériennes pour la conclusion de packages en vue des prochaines vacances d’été dans le cadre d’un salon qui leur est dédié? Probablement les deux.

Près de 250 agents de voyages-près de 15% de la profession- auraient rejoint cette rencontre de ventes de séjours de vacances qui s’est tenue récemment en Tunisie. C’est de bonne guerre pour les opérateurs tunisiens et ceux qui, en Algérie, en tirent des dividendes. L’économie de marché en marche. Il faut dire que le presque un million et demi de touristes algériens qui optent, faute d’autres alternatives plus avantageuses, pour la Tunisie, constituent un enjeu de taille.

 

Un enjeu juteux à telle enseigne que les institutions tunisiennes en charge de la promotion de leur destination touristique n’auraient plus besoin d’engager des frais au titre de cette mission promotionnelle et de communication. Les agences algériennes s’en chargent. Même l’organisation des éductours a tendance à devenir l’apanage des agences nationales. Des économies intéressantes sur le marché algérien – acquis- et qui iront enrichir les budgets promotionnels destinés aux autres marchés, russe, français, allemand moins enclins à céder aux chants des sirènes.

Le nombre d’électeurs de cette destination étant en constante augmentation- deux millions seraient attendus cette année- il faut croire que le jeu en vaut la chandelle. Des centaines de millions d’euros s’en iront, ainsi, ailleurs par des voies aux secrets impénétrables et dont la maîtrise et la régulation seraient, sans aucun doute, une option gagnante pour l’Algérie. Des vacances en Algérie seraient pourtant de tout bénéfice. Elles constituent une option qui fera gagner tous les opérateurs qui participeront à cette mobilité à grande échelle.

Qui fera gagner donc les transporteurs, mais aussi les commerces nationaux, grands et petits, formels et informels et qui, et surtout, épargnera quelques centaines de millions d’euros, d’aller servir d’autres pays, d’autres économies. En plus, il est fort à parier que la demande, cette année, sera substantiellement plus importante, le mois de Ramadhan ayant libéré le mois entier de juillet. L’été 2017 sera un été test pour ceux qui ont donné de leur temps, investi leur argent, bâti des infrastructures et promis des vacances chez nous.

Ces réalisations achevées ou en voie de l’être sauront-elles répondre à la demande nationale en matière de vacances? Mais à voir l’effervescence pour les destinations étrangères, proches ou lointaines et la fermeture insolite, en cette période de l’année, de certains complexes touristiques, le doute est permis. En plus d’être rare, le séjour balnéaire en période estivale en Algérie est cher et de qualité médiocre. Seule la grande bleue, don divin, tire son épingle du jeu. Mais comme on n’y va pas que pour la grande bleue, les déceptions sont nombreuses. Le manque d’hygiène, la pauvreté de l’animation diurne ou nocturne, l’environnement général, contribuent à décourager même ceux pour lesquels l’accès est possible à ces séjours nationaux.Pour les autres, le choix est vite fait d’aller voir ailleurs.

Et cela restera comme cela tant qu’on n’aura pas d’offres sérieuses, conséquentes quantitativement, accessibles au plan des prix, décentes au plan de la qualité.

En attendant, l’option tunisienne règnera en maître pour le plus grand nombre et pour de nombreuses années encore.

Alors, autant gérer les flux des pécules destinés au financement des vacances de manière à en maitriser la destination et en tirer quelques bénéfices pour le Trésor public.