Violence dans les stades, suspension de la jsk, corruption et non-attribution de l’organisation de la can : Football: la descente aux enfers

Violence dans les stades, suspension de la jsk, corruption et non-attribution de l’organisation de la can : Football: la descente aux enfers

violonce.jpgLe moins que l’on puisse dire en ce début de saison est que le football national a bel et bien touché le fond.

La première «gifle» pour réveiller les «dormeurs» est venue lors de la deuxième journée du Championnat professionnel de la Ligue 1 Mobilis, censé être celui de la 5e année du professionnalisme, où on enregistre mort d’homme à cause des pseudo-supporters pour reprendre un terme d’usage.

En effet, le football algérien a été endeuillé par la mort tragique de l’attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé Bodjongo, atteint par un projectile lancé depuis les tribunes du stade de 1er-Novembre de Tizi Ouzou, en cette soirée du samedi 23 août à la fin du match face à l’USM Alger. L’annonce de la mort d’Albert Ebossé, âgé de 24 ans, a provoqué un véritable raz-de-marée d’émotion» et de «consternation», dénonçant avec la plus grande vigueur cet acte en violation avec les valeurs que véhicule le sport.

La mort d’Ebossé, un signal fort

Première réaction: le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, a ordonné dans la soirée même, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les circonstances de cette mort. L’enquête suit toujours son cours d’ailleurs. De son côté, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé la presse, plus particulièrement la presse sportive, à jouer son rôle pour combattre le phénomène de la violence dans les stades.

De son côté, le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a condamné l’«acte criminel et hautement répréhensible» ayant coûté la vie à l’attaquant camerounais de la JS Kabylie. «Cet acte criminel hautement répréhensible endeuille toute la famille sportive algérienne qui s’incline à la mémoire du disparu, promis à une belle carrière qu’il a voulu mettre au service d’un club algérien», a réagi M.Tahmi dans un communiqué. Les membres du Comité olympique et sportif algérien (COA), ont condamné avec «la grande vigueur cet acte de violence extrême inacceptable…» alors que le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, a condamné «énergiquement» le jet de pierres ayant coûté la vie à Albert Ebossé, le qualifiant d’acte «odieux».

Suite à la mort tragique d’Albert Ebossé, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a convoqué une réunion extraordinaire du conseil d’administration de la Ligue tout en annonçant «à titre conservatoire», de fermer le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou jusqu’à nouvel ordre. De son côté, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou s’est dit atterré et triste pour le tragique décès de l’attaquant camerounais de la JS Kabylie. «Je suis partagé entre tristesse et colère du drame. Mes pensées vont d’abord à la famille et aux proches d’Ebossé, ce jeune qui n’aspirait qu’à vivre paisiblement sa passion pour le football dont il avait fait son métier, ce qui l’a conduit à émigrer hors de son pays», a réagi Issa Hayatou.

Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika a été meilleur buteur du championnat d’Algérie au cours de la saison 2013-2014, et finaliste de la dernière coupe d’Algérie perdue face au MC Alger (1-1, aux tirs au but). Parmi les décisions prises, il y a lieu de noter également la mouture d’un nouveau code disciplinaire. «Ce nouveau code disciplinaire comportera des sanctions plus sévères pour lutter contre la violence dans les stades. Il est temps de durcir les lois pour mettre fin à cette bête immonde», a indiqué le premier responsable de l’instance dirigeante, M.Mahfoud Kerbadj.

Parmi les mesures prises en réaction à ce drame, les clubs des Ligues 1 et 2 professionnelles se sont vu accorder un délai qui court jusqu’à la fin de la phase aller du championnat pour doter leurs stades de vidéos surveillance. Le 11 septembre dernier, la commission de discipline de la Ligue de football professionnelle a annoncé la «suspension du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou jusqu’à la fin de saison 2014-2015, assortie de huis clos pour une période de six mois à compter du 26 août 2014». «Le dossier reste ouvert jusqu’à conclusion de l’enquête en cours actuellement menée par les services concernés», a précisé la commission de discipline de la LFP.

Les graves révélations de l’arbitre Bitam

Puis lors de la 4e journée de la Ligue 2 Mobilis, un coup de théâtre a eu lieu lors de la rencontre CABBA – WAT. Le juge assistant, M.Bitam, quitte le terrain en enlevant son maillot pour protester contre ce qu’il appelle «la hogra» des responsables du football algérien. Sur son tee-shirt, il accuse nommément Mahfoud Kerbadj, président de la Ligue nationale de football et Khellil Hammoum président de la commission d’arbitrage de manipulateurs. «Kerbadj et Hammoum, une histoire d’un jeu manipulé», avait-il écrit sur son tee-shirt.

Par la suite, Bitam fera deux révélations graves qui auront l’effet d’une «bombe». «Kerbadj m’a demandé de saboter la JSK en demi-finale de la coupe d’Algérie contre Aïn Fakroun et un autre responsable m’a demandé d’avantager une équipe aux dépens d’une autre en finale de la Supercoupe». Des phrases chocs qui ont fait réagir les deux responsables qui annoncent le poursuivre en justice. Quant au ministre des Sports, il l’avait convoqué, hier, pour avoir plus de détails sur le sujet.

Les suspensions de la JSK et l’ESS jugées sévères

Et comme si notre football «soufflait encore un peu» c’est du côté du Comité exécutif de la CAF qu’on l’exécute par trois fois: la première est intervenue le 17 septembre dernier lorsque la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé sur son site Internet que l’ES Sétif a accueilli à huis clos le TP Mazembe (RD Congo) en demi-finale aller de la Ligue des champions d’Afrique. Dieu merci, l’Entente de Sétif a réussi à s’imposer sur le score de 2-1 malgré des conditions défavorables.

La seconde décision fut prise contre la JSK qui vient de subir un véritable coup dur. En effet, suite au drame nommé Ebossé, la Confédération africaine de football (CAF) a infligé une suspension de deux ans à la JS Kabylie, a indiqué la Ligue de football professionnel (LFP) sur son site officiel. Avec cette sanction, le club algérien ne participera pas aux compétitions de la CAF lors des deux prochaines années, a précisé la même source. Cette sanction a été prise suite aux événements qui ont entraîné le 23 février dernier à Tizi Ouzou la mort du joueur camerounais de la JSK lors de la rencontre JS Kabylie- USM Alger (1-2)

L’organisation de la CAN, à oublier pour l’instant

Enfin, la dernière décision de la CAF qui vient enfoncer un peu plus le football algérien en général a été la non-attribution de l’organisation des éditions de la CAN 2019 ou 2021 à l’Algérie. En effet, c’est le président de la CAF Issa Hayatou qui a annoncé, avant-hier cette troisième «nouvelle» au siège de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne: le Cameroun (2019), la Côte d’Ivoire (2021) et la Guinée (2023) ont été désignés pays hôtes des trois Championnats d’Afrique des nations par la Confédération africaine (CAF). L’Algérie n’a plus organisé la CAN depuis l’édition de 1990, qu’elle avait remportée pour l’unique fois de son histoire.

Il ne reste donc qu’un espoir infime pour que notre pays organise l’édition (CAN 2017) et qui n’a pas encore été attribuée, après le désistement de la Libye. Le nouveau pays hôte sera annoncé «au cours de l’année 2015» selon la CAF. Aux dernières nouvelles, l’Algérie aurait déposé sa candidature jeudi dernier. Ainsi, après la violence dans les stades, c’est la corruption qui revient sur le devant de la scène du football algérien qui n’en finit pas d’enregistrer des coups à même de le faire «marcher» en sens inverse pour ne pas dire à reculons en passant du professionnalisme à l’amateurisme, voire pire avec des «scandales» qui, ironie du sort, ne «surprennent» personne. Un signe…