Lutte anti tabac en Algérie : les 3 conseils d’une spécialiste aux fumeurs

Lutte anti tabac en Algérie : les 3 conseils d’une spécialiste aux fumeurs

Chaque année, le 31 mai, la planète célèbre la Journée mondiale sans tabac. En 2022, l’OMS a choisi de mettre l’écologie au centre de la lutte contre le tabagisme. Pour encourager les gens à arrêter de fumer, l’organisme onusien a opté pour le slogan « le tabac : une menace pour notre environnement ».

Dans un communiqué qui reprend les conclusions du rapport « Le tabac, un poison pour notre planète », l’Organisation mondiale de la santé a indiqué que « l’industrie du tabac est responsable de plus de 8 millions de décès, de la destruction de 600 millions d’arbres, de 20 000 hectares de terres, de la perte de 22 milliards de tonnes d’eau et de l’émission de 84 millions de tonnes de CO2. »

Tabagisme en Algérie : rencontre avec une spécialiste

En Algérie, le taux de tabagisme est passé de 7,7 % en 1978 à 20 % en 2018. La moitié des fumeurs ont moins de 27 ans. Et selon une enquête de l’INSP, 13 % des collégiens fument entre 10 et 11 cigarettes par jour. En outre, une étude du ministère de la Santé réalisée en 2019 révèle que 16,5 % des Algériens âgés entre 19 et 69 fument et qu’en moyenne, L’Algérien fume 15 cigarettes par jour.

Au niveau mondial, la consommation de tabac connaît une baisse constante. Ainsi, si en 2000, 32 % de la population âgée de plus de 15 ans déclaraient fumer, le pourcentage, 2020, n’est plus que de 20 %. Et la proportion des femmes consommant du tabac a diminué de moitié (16 % en 2000, 8 % en 2020). En ce qui concerne les décès liés au tabac, ceux-ci s’élèvent à 8 millions, dont 1,2 sont dus au tabagisme passif. Et parmi ces 1,2 million, 65 000 sont des enfants.

Dans une déclaration accordée à Algerie360, Esma Kerboua, professeure d’oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie, précise que le risque pour un fumeur de développer un cancer du poumon se multiplie par 10 ou 15. Elle ajoute que le tabac est aussi responsable du cancer de la vessie, des voies ORL (bouche, gorge, etc.), de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, du colon, du foie et, chez la femme, du cancer du col de l’utérus. « Une cigarette par jour suffit pour augmenter le risque », avertit-elle.

Quels sont les 3 conseils de la spécialiste ?

D’après l’étude du ministère de la Santé citée plus haut, deux tiers des fumeurs ont déclaré avoir tenté d’arrêter de fumer au cours des 12 mois précédant l’enquête.

À la question de savoir quels conseils donner à ceux qui n’arrivent pas à renoncer au tabac, Pr Esma Kerboua répond que la meilleure solution consiste à ne pas commencer à fumer.

En second lieu, elle préconise à celui qui veut cesser sa consommation de tabac de se faire accompagner par un médecin.

Enfin, la spécialiste conseille à celui qui n’arrive pas à abandonner la cigarette malgré sa volonté d’opter pour les solutions alternatives. Il s’agit des dispositifs sans fumée qui chauffent le tabac sans le brûler.

Ces alternatives sans fumée telles que les patchs et les dispositifs électroniques, explique Esma Kerboua, émettent moins de substances nocives par rapport à la cigarette classique.

Parmi les nouvelles technologies qui servent à chauffer le tabac sans le brûler, on retrouve aussi les appareils IQOS. En chauffant seulement le tabac, ceux-ci conservent la satisfaction que les fumeurs recherchent tout en générant 95 % de substances nocives en moins que la fumée des cigarettes.

Rappelons que la principale source de danger du tabac provient de la combustion qui génère du goudron et du monoxyde de carbone et non la nicotine. Cette dernière est certes addictive, mais ne représente pas la cause primordiale des maladies liées au tabagisme.