Le ministre égyptien qui révolte Gaza : «Le meurtre d’enfants palestiniens, c’est pas du terrorisme»

Le ministre égyptien qui révolte Gaza : «Le meurtre d’enfants palestiniens, c’est pas du terrorisme»

IMG_20160823_200034.JPG«Les offensives israéliennes qui tuent des enfants palestiniens, ce n’est pas du terrorisme». Ces propos, prêtés au ministre des Affaires étrangères égyptiennes, ont provoqué un tollé, notamment à Gaza. Le Caire nie et accuse les médias.

«Quelqu’un qui ne voit pas dans les crimes de l’occupation sioniste du terrorisme est aveugle», a écrit lundi 22 août sur Twitter Husam Badran, porte-parole du Hamas, en réaction aux propos prêtés à Sameh Choukri.

Interprétées comme un signe de réchauffement entre Jérusalem et Le Caire, ainsi que comme une position de plus en plus froide de l’Egypte à l’égard du Hamas, ces déclarations supposées ont provoqué la colère de Gaza, rapporte le Times of Israël.

Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères, s’est en effet attiré lundi 23 août les critiques du Hamas, qui dirige la bande de Gaza, après la publication d’informations selon lesquelles il aurait dit à un groupe de lycéens visitant son ministère au Caire que «le meurtre d’enfants palestiniens par Israël n’était pas du terrorisme». Le ministre aurait par ailleurs expliqué que les fortes préoccupations d’Israël concernant sa sécurité pouvaient se comprendre étant donné son histoire, rapporte le Times of Israël.

Selon des informations publiées par plusieurs médias arabes, un lycéen a demandé à Choukri lors d’une visite si l’action d’Israël pouvait s’apparenter à du terrorisme.

«Vous pouvez voir [la question du terrorisme israélien] depuis la perspective de la loi du plus fort, mais [depuis une perspective plus traditionnelle] il n’y a pas de preuve montrant un lien entre Israël et des groupes terroristes armés», aurait déclaré Sameh Choukri.

Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri n’a jamais parlé de tuer des enfants palestiniens, et ses remarques ont été déformées par des «détracteurs du gouvernement». Le communiqué affirme qu’il ne lui a pas été posé de questions sur le meurtre d’enfants innocents, mais sur pourquoi la communauté internationale ne considère pas les actions d’Israël comme du terrorisme.

Sa réponse, peut-on lire dans le communiqué, a consisté à dire qu’il n’y avait pas de consensus international concernant la définition juridique du terme.

Ironie du sort, ces remarques ont eu lieu avant qu’Israël ne déclenche des frappes contre le Hamas dans la bande de Gaza dimanche 21 août au soir, en réponse à une attaque à la roquette dans l’après-midi.

Un pas de plus dans le rapprochement entre Jérusalem et le Caire ?

L’Egypte et Israël maintiennent une paix froide depuis une trentaine d’années, le Caire ayant été le premier pays arabe à signer un accord de paix avec l’Etat hébreu et à le reconnaître. Le Caire et Jérusalem partagent de nombreux intérêts sécuritaires et stratégiques, et les deux pays maintiennent conjointement un blocus de la bande de Gaza, défendu par Israël comme un moyen d’empêcher le Hamas et les autres groupes terroristes du territoire de se réarmer, et par l’Egypte afin de casser le lien entre les Frères musulmans et le Hamas, issu de cette mouvance islamiste.