Dix sept Rohingyas ont péri dans le naufrage de leur bateau au Bangladesh

Dix sept  Rohingyas ont péri dans le naufrage de leur bateau au Bangladesh

Dix sept corps de Rohingyas, parmi des enfants, dont les bateaux ont chaviré alors qu’ils fuyaient les violences en Birmanie, ont été découverts jeudi par les garde-côtes du Bangladesh.

Au moins 18.500 membres de cette minorité musulmane persécutée ont trouvé refuge au Bangladesh depuis une semaine en raison d’un regain de combats entre l’armée birmane et des rebelles.

Nombre de Rohingyas tentent leur chance sur des rafiots de pêche à travers la rivière Naf, qui marque une frontière naturelle entre la Birmanie et la pointe sud-est du Bangladesh. Les flots de ce cours d’eau peuvent être particulièrement capricieux en cette période de mousson en Asie du Sud.

Mercredi, les corps de deux femmes et deux enfants avaient été découverts après le naufrage de leur bateau. Un drame qui s’est répété jeudi avec deux autres embarcations, selon des responsables bangladais. Les autorités avaient en l’état récupéré 17 corps. Des photos de la scène les montraient alignés sur la terre ferme, recouverts de draps.

Le survivant d’un des deux naufrages a décrit à l’AFP comment la petite embarcation, surpeuplée, avait été renversée par la houle au niveau de l’estuaire de la rivière Naf, qui se déverse dans le golfe du Bengale. « Personne ne savait naviguer en mer. Lorsque des grosses vagues ont fait pencher le bateau, nous avons paniqué », a raconté Shah Karim.

Plus de 400.000 réfugiés rohingyas se trouvent déjà au Bangladesh après avoir fui des vagues de violences précédentes. La nation à majorité musulmane ne voit pas ces arrivées d’un bon oeil et barricade sa frontière. Environ 6.000 Rohingyas se trouveraient massés aux portes du Bangladesh, attendant de réussir à passer.

Considérés comme des étrangers au sein d’une Birmanie à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans ce pays depuis des générations. Ils n’ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l’hostilité à leur encontre.

AFP