Système de santé publique: A t-on fait le bon diagnostic?

Système de santé publique: A t-on fait le bon diagnostic?

Le problème de la santé en Algérie, reste fondamentalement, technique, mais aussi politique.

Il est souvent lié à la gestion, le savoir-faire et les compétences, mais aussi à une confusion des rôles. Les solutions appropriées sont possibles pensent des connaisseurs. Il faut juste aborder les faux problèmes, apporter des réponses et éviter les solutions provisoires. Sachant que l’Algérie possède toutes les potentialités pour améliorer son secteur de santé, il est hélas, constaté que souvent l’amateurisme supplante les bonnes volontés limitant ainsi l’avancée vers une meilleure alternative crédible, en l’absence d’une vision claire. Les exemples ne manquent certainement pas. A Constantine, comme à Alger ou Mila où même des médecins avaient observé une grève de la faim pour protester contre des décisions arbitraires de l’administration, la source des problèmes est toujours la même.

L’administration pense connaître l’intérêt du patient mieux que le médecin. Les syndicats interviennent souvent pour dénoncer des irrégularités, mais ne parviennent jamais à faire passer le message. Ce qui positionne le secteur dans un espace dépassé et inadapté aux besoins de la population. En plus clair c’est une question de personne et en termes plus populaires, «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut».

Les indicatifs existent mais surgissent des bras de fer le plus fréquemment entre le staff médical et l’administration qui ne répond plus, par ignorance ou par feinte, à la promotion de la médecine retardant ainsi le processus du développement. Des centaines de médecins ont dû quitter leurs postes pour être dans le privé, en raison des salaires, des conditions de travail, l’environnement et notamment pour l’indisponibilité des moyens.

Le secteur public reste pour l’heure désastreux. Le ministre de la Santé ne cesse de réagir, d’ailleurs il ne manquera pas de sanctionner des directeurs de la santé au niveau de plusieurs wilayas pour mauvaise gestion. Le ministre s’est appuyé sur des rapports des commissions d’enquêtes lancées par la tutelle.

Il ira mêmejusqu’à la fermeture de certains services comme à Constantine pour des dysfonctionnement comme ce fut le cas pour le service de la maternité du CHU. L’objectif est de créer un nouveau management en milieu hospitalier. Cela à l’évidence par la désignation de nouveaux cadres aptes à relever ce défi. Mais malgré les décisions du ministre, la situation ne s’est pas pour autant améliorée et des représentants des syndicats iront jusqu’à dire que les instructions de la tutelle ne sont pas appliquées.

Les patients se plaignent toujours, les médecins sont victimes de sanctions arbitraires de la part des directeurs au même titre que des simples employés de l’administration. Pour leur part, les syndicats multiplient leurs interventions revendiquant un canal de dialogue, la prise en considération de leurs recommandations et leur participation dans la prise de décision, sans exclusion. A-t -on fait un bon diagnostic du système de la santé? A t- on discuté les vrais problèmes ou seulement les faux? Qui en est responsable? D’où viennent les solutions et comment? Les réponses ne peuvent être que le fruit d’un dialogue autour d’une table entre tous les acteurs.