Jacques Latarjet, chef du service des grands brûlés de l’hôpital Saint-Luc à Lyon en mission à Bordj Bou Arréridj : « Je suis impressionné par le dévouement des équipes médicales sur place »

Jacques Latarjet, chef du service des grands brûlés de l’hôpital Saint-Luc à Lyon en mission à Bordj Bou Arréridj : « Je suis impressionné par le dévouement des équipes médicales sur place »

Au rythme du va-et-vient incessant dans les couloirs de l’hôpital Bouzidi-Lakhdar de Bordj, nous avons abordé le docteur Jacques Latarjet, chef du service des grands brûlés à l’hôpital Saint-Luc à Lyon, qui a accepté de répondre à quelques questions liées à son équipe médicale en mission dans les hôpitaux de Bordj.

Reporters : D’abord, cela fait quel effet de faire partie de cette mission ?

Jacques Latarjet : Je suis agréablement surpris, d’abord, par la qualité d’accueil qui nous a été réservée en Algérie que je visite pour la première fois, et par les infrastructures hospitalières qui sont dans les normes. D’ailleurs, cet hôpital est bien aéré, spacieux, propre. Mais ce qui m’a vraiment touché, c’est l’attachement de nos collègues franco-algériens à leur pays d’origine. Ils veulent et persévèrent à transmettre leur savoir-faire à leurs collègues d’ici.

Justement, que pensez-vous, objectivement, des équipes médicales sur place ?

Sans exagérer, je suis impressionné par le nombre de médecins et d’infirmiers dévoués que nous avons rencontrés ici. Ils font preuve de compétence, de curiosité, de communication et d’un grand degré de réceptivité. Mais je ne sais pas comment ils sont payés dans le service public. Car si la rémunération est faible, cela risque de se répercuter négativement sur la qualité des soins donnés.

Et en ce qui concerne les infrastructures, les équipements…

Je constate ici que le service des urgences est correctement équipé, l’hôpital est suffisamment aéré et surtout spacieux avec beaucoup de fluidité dans les couloirs. Néanmoins, je déplore l’absence d’un scanner dans l’établissement. C’est un péché mortel. Tenez, je viens de voir une accidentée de la route, au visage abîmé, et qu’on a dû orienter vers un radiologue libéral. Alors qu’un scanner opérationnel sur place pourrait éviter la perte de temps pour un cas pareil.

Cet hôpital dispose d’un scanner, mais pas de radiologue. Ce cas existe même en France où, parfois, on oriente le malade vers un médecin libéral ou une infrastructure spécialisée ?

Absolument. Seulement, voilà, si l’hôpital ne dispose pas d’un radiologue, face à une urgence orthopédique ou autre, il y a un technicien chargé de communiquer avec un radiologue externe, par téléphone ou par un autre moyen de communication. Ce qui n’est pas impossible à acquérir ici à Bordj.n