Les étudiants de l’institut de formation musicale d’Alger protestent: Une formation au rabais

Les étudiants de l’institut de formation musicale d’Alger protestent: Une formation au rabais

Ils ne perçoivent qu’une bourse de 2500DA par trimestre alors qu’elle atteint 4000 DA ailleurs dans le pays.

Les étudiants dans le sixième art, qu’est la musique par excellence, inscrits à l’Institut régional de la formation musicale (Irfm) d’Alger, sont dans le désarroi quant à leur avenir de par la décrépitude des locaux de l’établissement où ils étudient et autres griefs importants. Et pour cause!

Les 45 élèves, qui fréquentent cet établissement mixte aux côtés d’une vingtaine de professeurs et d’une dizaine d’agents de sécurité, sont inquiets quant à la sûreté matérielle du bâtiment de cinq étages qui abrite les lieux à Alger.

Ainsi, un groupe de trois jeunes étudiants de différents niveaux, (5ème, 3ème et 2ème années) se sont présentés à notre rédaction pour informer de leur désarroi.

Ecoutons-les: les locaux des classes de formation sont insalubres et certains plafonds ont commencé à tomber sur les élèves et risquent à tout moment de s’effondrer sur eux, lesquels en totalité ne bénéficient d’aucune assurance-risque depuis la création de cet établissement d’enseignement en 1992 qui relève de l’autorité de l’Etat, sous la tutelle du ministère de la Culture. Un budget, pourtant conséquent selon nos interlocuteurs, de 18 milliards de centimes/an est alloué à l’institut.

D’autre part, les élèves passent la nuit dans les locaux de l’Onci, à la charge du ministère alors qu’ils ont souvent été obligés, toujours selon eux, à fournir même des stabilos aux professeurs. Les professeurs, vacataires de leur état, qui ont suivi le même cursus que les élèves, ne touchent, disent-ils, qu’un «pécule» de 27.000 DA/mois.

Les étudiants reçus par le journal signalent que «plusieurs grèves ont été déclenchées dans des annexes régionales du pays comme celles de Chlef, Laghouat et Jijel».

Les apprenants protestataires réclament également l’échelle «11» dans leur classification qui est la «10» actuellement. Ces jeunes étudiants signalent par ailleurs la suppression depuis cinq ans «sans explication aucune», de la bourse à l’étranger pour les trois majors de promotion. Ils ne touchent que 2500DA/trimestre comme bourse alors que ceux des Irfm d’ailleurs, perçoivent 4000 DA par trimestre, ont-ils affirmé.

Le profil des études de l’Irfm est de former des musiciens d’orchestre. Aujourd’hui, il existe plusieurs catégories de formations, dont l’objectif est d’apporter à la culture musicale tous les moyens scientifiques et artistiques pour son épanouissement. A l’aube du IIIème millénaire, l’Institut d’Alger se veut être un établissement qui s’inscrit dans la lignée des grands établissements d’enseignement musical et y joue le rôle que le rayonnement de son corps enseignant et de son équipement lui permettent de tenir.

Une annexe régional au niveau de la wilaya de Tipasa a été ouverte pour ce faire. Il encourage par son enseignement le développement de la création et la pratique musicale du répertoire du patrimoine algérien et d’autres cultures. Depuis 2004 l’Irfm d’Alger, à la demande du ministère de la Défense, prend en charge la formation musicale de la Garde républicaine. L’enseignant et les élèves de l’Irfm d’Alger sont la source première qui alimente en musiciens l’Orchestre national symphonique et l’Orchestre philharmonique d’Alger.