Khair-Eddine Barberousse, les Jijeliens et le pain

Khair-Eddine Barberousse, les Jijeliens et le pain

n-PAIN-large570.jpgPourquoi les boulangers en Algérie sont-ils souvent originaires de Jijel ? Vous-vous êtes peut-être posé cette question ? La réponse est dans l’histoire… Une vieille histoire de combat, d’amour et de pain…

A l’arrivée des ottomans à Jijel au début du 16ème siècle pour aider ledjwadjla (les jijeliens) à chasser les génois de leur ville, les frères Oroudj et Khair-Eddine (*) vécurent pendant quelques années dans la région.

Cela, dit-on, a duré cinq ans au moins pour l’un des deux frères qui avait épousé une jijelienne. Il avait élu domicile dans les montagnes de la banlieue.

Les turcs et le jijeliens ont organisé, ensemble, une campagne pour libérer la bonne ville de Jijel. Ils ont ensuite entrepris de libérer la ville de Bejaia alors occupée par les espagnols. Ils ont fini, par la suite, par libérer Jazaïr Beni Mezghenna (Alger) vers 1529 et changer le cours de l’histoire.

Une fois installé au pouvoir, au palais de la Djenina (actuelle place des Martyrs), Khair-Eddine Barberousse a tenu à récompenser et à honorer les jijeliens qui furent ses grands alliés dans l’entreprise victorieuse.

Il décida d’accorder aux Jwajla le monopole de la production du pain du Beylik. Autrement dit, le pain destiné aux institutions de l’Etat : armée, palais royal… La vente du pain au détail avait été dévolue aux mozabites.

C’est ainsi que débuta une longue histoire d’amour entre les jijeliens et la boulangerie. Une histoire qui se poursuit avec des hauts et des bas depuis quelques décennies…

(*) Khair-Eddine, d’origine albanaise, grand marin de l’Empire ottoman, était le frère cadet d’Aroudj. Il est né en septembre 1466, dans l’île de Lesbos (ou Mytilène) et mort le 4 juillet 1546. Il a occupé les postes de beylerbey (gouverneur-général) de la régence d’Alger et de kapudan pacha (grand amiral).