Institut des cultures d’islam de Paris: “Rock the Kasbah” : un hymne à la fraternité et à la liberté

Institut des cultures d’islam de Paris:  “Rock the Kasbah” : un hymne à la fraternité et à la liberté

La saison culturelle annuelle de l’Institut des cultures d’islam de Paris s’est ouverte cette année le 7 mars, et se déroulera jusqu’au 30 juillet, sous le slogan “Rock the Kasbah” pour symboliser cet “hymne joyeux à la fraternité et à la liberté, dénonçant les dérives de l’autoritarisme” comme le dit Bérénice Saliou, la directrice artistique, culturelle et scientifique de l’institut. Un évènement grandiose qui connaîtra “une programmation survoltée et variée” comprenant une exposition qui rassemblera des œuvres contemporaines engagées d’Afrique sub-saharienne à l’Asie du Sud-Est, en passant par le Maghreb, l’Europe, le Moyen-Orient et les États-Unis.

Un agenda riche et varié qui dénote d’une saison qui se veut une fenêtre ouverte sur le rêve, basée sur la musique qui, comme le souligne Bariza Khiari, sénatrice de Paris et présidente de l’institut “a la particularité d’exprimer les nuances des émotions humaines. Elle divertit et transcende, s’exprimant dans les cultures d’islam sous sa forme savante, sacrée mais aussi populaire”.

Le choix de la thématique de cette saison s’est fait en hommage au groupe de funk britannique The Clash qui a enregistré le tube Rock the Casbah en 1982 en réaction à l’interdiction d’écouter la musique rock en Iran, et un petit clin d’œil se veut aussi à la chanson devenue culte, reprise en 2004 par le chanteur franco-algérien Rachid Taha. La culture et les artistes algériens, il en sera également question lors de cette saison qui promet découvertes et vibrations. Le groupe algérien DZ Metal formé à Alger en 2011 sera de la partie et fera découvrir sa musique qu’il dit avoir “un arrière-goût de brutal et un soupçon de technique”.

Les frères Djamaï, issus d’une famille de musiciens chaâbi et Imarhan, un groupe de rock touareg originaire de Tamanrasset y sont aussi programmés en juillet pour un “bal populaire en terre berbère” qui débutera avec “la voix d’or” des frères Hafid et Abdenour Djemaï, accompagnés de leurs musiciens qui donneront à écouter une fresque musicale s’étendant d’Alger la Blanche jusqu’en Kabylie, pour ensuite la voir redescendre vers le Sud aux portes du Mali et du Niger, avec la voix des cinq garçons d’Imarhan qui feront vibrer les venus aux sons rock, folk, blues sous “un vent de rock’n’roll berbère”.

Parmi les nombreux films programmés : Festival panafricain d’Alger, un documentaire datant de 1968, réalisé par William Klein sera projeté le 26 mars à 11h au Luxor, Palais du cinéma qui sera suivi d’une discussion avec Nacira Guenif, sociologue et anthropologue et Olivier Hadouchi, historien du cinéma et programmateur pour revenir sur cet évènement phare qui a contribué à “affirmer le rôle central de l’Algérie dans le Mouvement des non-alignés”.

Un évènement culturel d’envergure internationale qui a vu la participation des Black Panthers, Nina Simone, Miriam Makeba, Archie Shepp et beaucoup de troupes de chant et de danse qui avaient défilé dans les rues d’Alger. Une série de conférences et de débats sera donnée autour de plusieurs sujets dont “Les conversions en islam”, “L’islam et la musique”, “Le corps et sa représentation en islam”, “D’Oran à Barbès, sur les routes du raï”… Coïncidant avec le mois sacré du Ramadhan, des soirées “Iftars de l’ici” sont annoncées avec des contes et légendes d’ici et d’ailleurs animés par Kamel Zouaoui, des évocations de grands artistes tels Oum Kalsoum, un dervish Spirit pour la nuit du destin et autres nouveautés. Par cette activité culturelle florissante, l’Institut des cultures d’islam prône une ouverture vers l’autre et une image saine et joyeuse pour contrer toute tentative de déviation ou autre volonté d’obscurantisme véhiculée çà et là.