Genèse d’une collection au mama : Un patrimoine pictural algérien à redécouvrir

Genèse d’une collection au mama : Un patrimoine pictural algérien à redécouvrir

culture.jpgLe Musée d’art moderne et contemporain organise une belle exposition sur ses premières acquisitions, ouverte jusqu’au 30 septembre prochain.

Le Mama, du haut de ses 7 ans d’existence, peut s’enorgueillir en effet, d’exposer pour la première fois ses propres collections constituées d’acquisitions faites d’achats, de nombreuses donations et de prestigieux dépôts réalisés à différentes périodes, cela peut-être lors des événements «Alger, capitale de la culture arabe 2007», le 50e anniversaire de l’Indépendance ou encore des dons faits par des collectionneurs à l’instar de la famille de Benzine-Inal, de peintures d’Issiakhem mais aussi quelques-uns de ses croquis inestimables.

Dans cette riche collection de 7 ans, les différentes générations d’artistes algériens la disputent à la variété des formats de tableaux exposés. On y découvre aussi des oeuvres d’artistes-peintres étrangers tels l’Islandais Gundmundur Gudmunsson Erro, le Français, Bernard Rancillac, ou encore le Chilien Andres Hermosilla.

Le Musée d’art moderne et contemporain y reçoit ainsi dans ses cimaises, du sous-sol jusqu’au premier étage, une floraison d’oeuvres précieuses comme symbole de richesse de notre art notamment, et livre ainsi pour ce faire, une trace indélébile de ses meilleurs moments dans l’histoire de l’art plastique algérien.

On y trouve des peintures, des collages, des installations murales et même quelques sculptures. Il y a ici de l’appréciation du regard, de l’émotion, un voyage dans l’atemporel sublime des couleurs et des formes, mais aussi un témoignage d’un passé, d’un présent et aussi d’un futur suggéré par ce tableau pictural du plus jeune artiste exposant dans ce Musée. Il s’agit d’une oeuvre des plus insolites du jeune Mehdi Djelil qui se retrouve ici au Mama grâce à un don fait par M. Inal. Parmi les autres belles acquisitions, il y a les peintures de Baya bien sûr, mais aussi Rachid Koraïchi, Lazhar Hakkar, Moncef Guita, Malek Salah, Mohamed Louaïl, Rachid Djemaï, Mohamed Aksouh, Moussa Bourdine, mais aussi Zinedine Bessaï rendu célèbre grâce à sa cartographie des harraga (H-out) un don fait par l’artiste lu-même.

«Depuis sa création, le Mama, fort de sa permanence, a vu ses collections augmenter considérablement grâce aux acquisitions d’oeuvres d’art et à la générosité des donateurs et de mécènes, individuels, témoignant ainsi de leur attachement au Mama.

De par leur acte, les donateurs participent et contribuent activement au rayonnement du Mama et lui permettent de relever les défis de son siècle en lui donnant les moyens d’être un musée vivant, moderne et ouvert au monde, d’accomplir ses missions de diffusion culturelle auprès du public le plus large, de prendre en charge le passé et le présent, de les comprendre et les actualiser», souligne le directeur, M.Djehiche, dans la préface du mini-catalogue de l’expo.

Inauguré samedi dernier, le vernissage était rehaussé par la présence de la nouvelle ministre de la Culture, Nadia Labidi, qui écoutait avec intérêt et attention toutes les informations relatives à chaque artiste tout en cosignant les données sur un carnet. S’avouant ne pas être une grande connaisseuse dans le domaine, elle mettra toutefois l’accent sur l’importance capitale de telles acquisitions pour le rayonnement de notre art plastique et la promotion de notre patrimoine via le rôle des musées. L’exposition devrait se poursuivre jusqu’au 30 septembre prochain. A visiter assurément.