Deux jours durant, les directeurs et représentants des principales structures chargées de la protection des droits d’auteurs en Afrique et dans le monde ont pris part, à Alger, au « Forum des créateurs africains », une première du genre pour l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA), avec la collaboration de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac).
Lors de son ouverture jeudi, à l’hôtel El Djazair, en présence du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, le directeur général de l’ONDA, Sami Bencheikh El Hocine, a expliqué que l’objectif de la rencontre est de « débattre de l’avenir de la protection des droits d’auteurs en Afrique » mais également d’aborder les questions de la diffusion et des règlements régissant l’exploitation des créations artistiques africaines sur le continent.
« Cela fait partie des préoccupations des titulaires de droits, les auteurs posent très souvent la problématique de l’exploitation de leurs œuvres tant en Afrique qu’ailleurs dans le monde », dit-il. Le « Forum des créateurs africains » a ainsi abouti à la signature, à Alger, de deux accords décrits comme « historiques », un premier visant à une collaboration multiforme entre la Cisac et l’Oapi (Organisation africaine de la propriété intellectuelle), ce qui permettra un échange d’expériences entre les deux organisations et à œuvrer à promouvoir les droits des créateurs dans les pays africains francophones, alors que le second lie la CISAC et la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) avec pour objectif de « protéger les droits d’auteurs de films et d’œuvres audiovisuelles », en attendant la création d’une « alliance panafricaine » chargée de « collecter des redevances pour les auteurs affiliés ».
« Cela va fondamentalement changer le travail des chaînes privées car elles seront davantage engagées à veiller au respect des droits d’auteurs », a expliqué le directeur de l’ONDA. Ce dernier se réjouit par ailleurs que le forum fait « de l’Algérie l’une des capitales du cinéma africain en abritant prochainement le siège de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) », expliquant dans la foulée qu’« il y a déjà en Afrique une alliance panafricaine pour les auteurs et artistes de musique, mais toujours pas d’équivalent pour les artistes de l’audiovisuel et du cinéma (…) ».
« Cela permettra à tous les auteurs scénaristes et cinéastes africains et arabes, étant donné que nous avons insisté pour qu’ils soient concernés par la rencontre, de bénéficier d’une meilleurs protection, d’un soutien pour la production de films et plus généralement des œuvres audiovisuelles ». Pour sa part, le ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi a profité de la tenue du forum pour annoncer la création par l’Algérie du « Prix Miriam Makeba – une chanteuse d’ethno-jazz et une militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960 et algérienne en 1972 – de la créativité artistique », une distinction « placée sous la responsabilité d’une commission composée de créateurs et artistes africains de renom » et qui sera décernée chaque année le 14 septembre à Alger avec pour objectif de « récompenser la création artistique africaine » dans les domaines du cinéma et de la musique.
