Déchéance de nationalité : Tariq Ramadan veut devenir français

Déchéance de nationalité : Tariq Ramadan veut devenir français

2903669lpw-2903940-article-jpg_3356217_660x281.jpgL’islamologue suisse aspire à être binational pour contrecarrer les propos « nauséabonds » du discours sur la déchéance de nationalité.

L’islamologue suisse Tariq Ramadan a déclaré vendredi qu’il entreprendrait rapidement les démarches pour obtenir la nationalité française et devenir ainsi franco-suisse afin de contrecarrer, dit-il, les propos « nauséabonds » sur la déchéance de nationalité pour les seuls binationaux condamnés pour terrorisme. « J’aspire à être binational, franco-suisse, avec un vrai discours, pour sortir des discours d’enfermement, de peur » sur la déchéance de nationalité, a-t-il déclaré, confirmant un message qu’il avait posté jeudi soir sur sa page Facebook.

« Après des années de réflexion, j’ai pris la décision de prendre la nationalité française », car « il est bon de donner un exemple concret et positif d’adhésion aux valeurs de la République », a écrit ce professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford. « C’est donc officiel, je vais déposer ma demande et mon dossier ces prochains jours », a-t-il annoncé.

Sa décision est une « réponse sensée, raisonnable »

Marié à une Française convertie, avec qui il a eu quatre enfants « français », depuis « bien plus longtemps » que les quatre ans d’union requis par la loi pour prétendre à la naturalisation par mariage, Tariq Ramadan a une « activité permanente en France », un pays qu’il a « visité de partout » et un bureau à Paris. Autant de critères qui lui auraient permis de devenir français bien avant, ce qu’il avait refusé pour « ne pas envoyer un faux message », celui d’« avoir une sorte de représentation ».

Sa décision aujourd’hui est une « réponse sensée, raisonnable », une « démarche plutôt noble » face aux « propos nauséabonds » inclus dans le « discours sur la déchéance », a-t-il argumenté. Tariq Ramadan, qui jouit d’un prestige certain parmi les étudiants musulmans européens qui se pressent à ses conférences, est accusé par ses détracteurs de se présenter comme un réformiste en français et de verser dans la radicalité en arabe.

« La surdité qui accompagne mon propos en France est à l’image de ce qu’on voit aujourd’hui », s’est-il défendu, critiquant le « communautarisme de salon » de certains « cercles politiques ou intellectuels », qui « voient le nous comme un cercle très restreint » et « parlent des banlieues comme si elles ne faisaient pas partie de la France ».