Balade à Ihesnaouene: sur les pas du Cheikh El Hasnaoui (1910/2002)

Balade à Ihesnaouene: sur les pas du Cheikh El Hasnaoui (1910/2002)

e5f6bdb5256be922de33cd3bba4240cd_L.jpgUne balade à Ihesnaoune, village qui a vu naître et donné son nom d’artiste à Cheikh El Hasnaoui (1910/2002), un des maitres de la chanson Chaabi algérienne, a été organisée vendredi par la direction locale de la culture.

La procession à laquelle ont pris part la directrice locale de la culture, le président de l’APC de Tizi-Ouzou, le représentant de l’APW, des artistes, des amis et membres de la famille du Cheikh, et des villageois, a entamé sa visite par un recueillement à la mémoire des martyrs tombés au champ d’honneur durant la guerre de libération nationale, au niveau du monument du village.

Les visiteurs se sont ensuite rendus vers le mausolée du Jeddi Lahbib, ancêtre d’El Hasnaoui, venu de Sidi Athmane (commune des Ouacifs pour s’installer dans ce village entre les 15ème et 16ème siècles, selon le témoignage d’un membre de l’association Cheikh El Hasnaoui, Ouamrane Mohamed.

Ce site implanté sur un monticule, offre une vue dégagée sur Béni Douala, Larbaa N’Ath Irathen, Ath Yanni, Bouzguène Ouadhias Boghni Beni Zmenzer, Draa Ben Khedda, Tizi Ouzou et Redjaouna, d’où son occupation par l’armée coloniale qui l’a utilisé comme poste avancé a indiqué ce même interlocuteur.

La foule s’est ensuite déplacée vers Taazibt qui a conservé dans ses dédales la mémoire de son enfant. Les ruelles étroites de ce hameau qui compose avec trois autres villages le grand village d’Ihesnaouene, dévoilent des maisons traditionnelles côtoyant des habitations modernes, et déroulent le fil de la vie du chanteur à travers  des endroits qu’il fréquentait dans sa jeunesse dont la mosquée et Tajemaat (la place du village).

Cette balade s’est achevée par la visite de la maison natale du Cheikh El Hasnaoui, où une gerbe de fleurs a été déposée à sa mémoire. Cette habitation, où l’auteur-compositeur et interprète de ‘‘la Maison Blanche‘‘ a vécu jusqu’à l’âge de 20 ans, avant d’emprunter les chemins de l’exil vers la rive nord de la méditerranée, a conservé le cachet traditionnel de l’architecture Kabyle.

Réhabilitée par les villageois avec la participation de l’APC de Tizi-Ouzou, afin de préserver ce témoin physique de la vie du chanteur, les habitants projettent d’en faire  un musée qui sera dédié à la mémoire d’El Hasnaoua, a-t-on appris sur place.

Et comme le veulent la tradition locale et les règles de convenances et d’hospitalité propre aux villages de Kabylie, les habitants d’Ihesnaouene ont offert une Waada (repas collectif) à leurs hôtes.

La directrice de la culture Nabila Goumeziane, a déclaré lors de cet hommage que Cheikh El Hasnaoui est un ‘‘monument‘‘ de la culture algérienne qui ‘‘mérite toutes les éloges et considérations pour son importante contribution à l’enrichissent de la culture algérienne et de la chanson en particulier‘‘.

Cette même responsable a rappelé qu’il était ‘‘un nationaliste qui a aimé son pays et qui l’a exprimé  dans ses chansons qui véhiculent un message très profond de l’amour de la patrie‘‘. Outre le thème de la patrie, il a notamment chanté la femme et l’exil.

Au menu de cet hommage organisé en collaboration avec l’association Cheikh El Hasnaoui et l’APC de Tizi-Ouzou, et qui se poursuivra demain samedi, figure une exposition retraçant le parcours d’El Hasnaoui, organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri.

Le film documentaire ‘‘Cheikh El Hasnaoui Dhi Thimlilith‘‘ (Cheikh El Hasnaoui à travers une rencontre), d’une dizaine de minutes, réalisé par Abderrezak Larbi Chérif, (1er Prix au 14e Festival du film Amazigh de Tizi-Ouzou – édition 2015) retraçant le parcours de l’artiste marqué par l’exil a été projeté dans l’après-midi de vendredi.

Pour la journée de samedi, il est programmé la remise de prix aux lauréats du ‘‘ Concours de poésie Cheikh El Hasnaoui ‘‘, et un gala artistique/témoignage sur l’artiste.