Elle donne un concert, ce soir, à la salle Ibn Zeydoun (Alger): Lamia Aït Amara : “J’essaye d’apporter une touche de fraîcheur à la musique andalouse”

Elle donne un concert, ce soir, à la salle Ibn Zeydoun (Alger):  Lamia Aït Amara : “J’essaye d’apporter une touche de fraîcheur à la musique andalouse”

L’interprète de musique andalouse, Lamia Aït Amara, revient, au cours de cet entretien, sur son parcours musical et sur son premier album Cham’s. D’ailleurs, elle donne rendez-vous ce soir à la salle Ibn Zeydoun (Oref), à partir de 19h, pour un spectacle dans le cadre de la promotion de cet opus.

Liberté : Vous êtes tombée très jeune dans la musique. Comment vous êtes-vous retrouvée dans le style andalou ?

Lamia Aït Amara : J’ai débuté très jeune, j’avais quatre ans, j’ai commencé au sein du centre culturel de Chéraga, j’ai même eu la chance d’assister à la création de l’association “Les Rossignols d’Alger”, sous la direction du maître Youcef Ouznadji, lui-même élève de cheikh Sid-Ahmed Serri.

J’ai donc fait toute ma formation andalouse au sein de cette association, dans laquelle j’ai eu un parcours très riche. J’ai tout appris là-bas. D’ailleurs, c’est mon professeur qui m’a fait aimer cette musique, parce qu’à quatre ans, on est plus porté vers autre chose. Mais Youcef Ouznadji a su comment m’attirer vers ce style musical.

J’ai par la suite intégré l’association “El-Inchirah”, sous la direction du maître Smaïl Henni, où j’ai enrichi mon répertoire. J’ai découvert echiîr el-melhoun, lahwadha et el-bachrafate. Par la suite, j’ai décidé de faire un petit arrêt dans ma vie musicale, d’une période de quatre ans, voir cinq ans, pour me consacrer à mes enfants et à mon foyer. Néanmoins, je ne voyais pas ma vie sans musique, et c’est pourquoi j’ai décidé de reprendre ma carrière, cette fois-ci en solo. Bien qu’en ce moment, je collabore beaucoup avec le chef d’orchestre Khalil Baba-Ahmed. Nous sommes portés sur de la fusion, sur un travail de recherche, avec une nouvelle image de la musique andalouse. D’ailleurs, l’orchestre est un orchestre de fusion, il est composé de musiciens de musique classique et traditionnelle. Concernant les compositions, elles sont écrites sur des partitions, et ce, en essayant d’apporter une touche de fraîcheur à la musique andalouse.

Vous venez de sortir votre premier album intitulé Cham’s. Qu’en est-il des titres choisis pour cet opus ?

Ce sont des programmes qui représentent des souvenirs pour moi, je dirais même que mon album représente mon parcours musical. J’ai commencé l’opus avec neqlabate sika et nesraf et un mouachah, en plus de nesrafate dans le mezmoum, car tout cela me rappelle mon enfance dans l’association “Les Rossignols d’Alger”. Quand je chante ce morceau, ça me plonge dans plein de souvenirs. D’ailleurs, j’ai commencé l’album par neqlab sika El-Qed Elladi Sabani, et c’était mon premier solo au sein de cette association.

On retrouve également un hawzi, Youm El-Khemis, qui m’a été demandé par beaucoup de personnes, vu que je l’ai déjà interprété l’année passée à l’Oref. Vous retrouvez aussi un melhoun El-Kawi, qui me rappelle mon passage à l’association El-Inchirah. Il y a également dans mon album des reprises et un chant soufi. J’ai essayé à travers Cham’s de viser un public large, d’où le choix des styles.

D’ailleurs, vous l’avez dédié à une association caritative…

J’ai eu la chance de partager la scène avec l’association Cham’s qui aide les enfants en difficulté par les arts thérapeutiques. J’ai même été impressionnée par le talent de ces enfants, par le répertoire qu’ils ont interprété, pour moi c’est des anges. J’ai été touchée aussi, parce qu’on ne peut ne pas être insensible à des enfants aussi innocents. C’est pour cette raison que j’ai voulu leur dédier mon album. D’autant plus, à travers cet opus, tout le monde peut contribuer, en achetant le CD, 10 DZD seront reversés à l’association “Cham’s” pour les arts thérapeutiques.

Les concerts de musique andalouse sont réputés pour leur longueur. Certains fans restent sur leur faim, car vos spectacle sont d’une durée très courte. Est-ce intentionnel de votre part ?

Ça me fait plaisir qu’ils le soient, parce que je me dis que peut-être les programmes sont assez légers, et que le temps passe tellement vite que le public ne se rend même pas compte. Mais peut-être qu’on fera des concerts de plus de trois heures, je l’espère en tout cas, pour satisfaire le public. D’ailleurs, au cours des concerts, nous essayons toujours d’apporter une touche de fraîcheur et d’harmonie, avec de nouveaux arrangements.