Trois millions de morts… “vivants” dans l’état civil

Trois millions de morts… “vivants” dans l’état civil

large-3-ملايين-جزائري-في-قبورهم-لكنهم-أحياء-يرزقون-1b6f8.jpg«Un croisement a été fait entre le registre d’actes de naissance, le registre des décès et celui des mariages.»

Ce sont trois millions de personnes décédées qui ne sont pas portées dans les registres d’état civil. Faille technique, omission, ou encore simple oubli, le fait est là. C’est en tout cas l’info à retenir parmi les déclarations du directeur de la modernisation, de la documentation et des archives au ministère de l’Intérieur, Abderrazak Henni.

En effet, animant un point de presse, en marge de la réunion tenue avec les 48 directeurs de la réglementation et de l’administration générale (Drag), M. Henni a déclaré que «trois millions de personnes décédées ne sont pas portées dans le registre de naissance comme quoi elles sont décédées». M.Henni a souligné qu’«un croisement a été fait entre le registre d’actes de naissances, le registre des décès et celui des mariages». C’est à la faveur de ce procédé que la découverte de ces 3 millions de personnes non recensées a été faite.

D’autre part, les erreurs, dans les documents d’état civil et tous les désagréments qui vont avec, c’est fini. C’est le pari que s’est fixé le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Le département de Belaïz, s’engage à assainir cette situation avant la fin de l’année en cours.

En effet, la rectification de ces erreurs est «imminente». Selon M.Henni «un pur produit» de l’Ecole nationale supérieure d’informatique (ESI) tout devra se régler «avant le 31 décembre prochain». Soit un laps de temps relativement court, pour assainir cette situation. Les responsables du ministère de l’Intérieur sont confiants en leur démarche et affichent un optimisme certain. Ils estiment que le défi sera relevé. Pour mener cette opération, M.Henni a présenté un logiciel, qui avec l’apport de la base de données reliée au registre national, se chargera de cette tâche. Cette procédure a pour objectif d’anticiper les plaintes des citoyens concernant d’éventuelles erreurs dans leurs documents. «Aujourd’hui on n’attend plus que le citoyen constate l’erreur», a-t-il dit.

M. Henni a également souligné que «toute correction doit se faire au niveau de la commune. Car la référence c’est le registre papier».

Cette opération est «rigoureusement» suivie et contrôlée par les services du ministère de l’Intérieur.. C’est dans cette optique que le registre d’actes de naissance, le registre des décès et celui des mariages ont été croisés, afin de détecter les anomalies.

Interrogé sur les retards «scandaleux» pour l’obtention d’un RDV pour le passeport biométrique, M.Henni a avoué «le rush». Le timbre fiscal de 6000 DA, décidé par la commission des finances au sein de l’APN, le fait que les enfants auront leurs propres passeports, contrairement à avant, sont autant des facteurs qui ont pris de court les services concernés.

Il soulignera dans ce sens que désormais 20 000 passeports sont imprimés quotidiennement, et ce, grâce à l’acquisition d’un nouvel équipement.

Pour faire face à cette situation, le ministère a également lancé «un appel d’offres pour doter l’ensemble des daïras du pays de stations d’enrôlement supplémentaires ce qui permettra d’atténuer la tension sur la demande croissante de passeports biométriques», a fait savoir M.Henni. Il a indiqué, par ailleurs que son ministère travaille sur la possibilité pour les enfants âgés de moins de 12 ans de joindre, seulement, une photo biométrique au dossier de demande d’un passeport biométrique au lieu de se déplacer pour la prise de photo.

Pour ce qui est de la carte nationale biométrique, prévue pour le premier semestre 2015, M.Henni a affirmé que «techniquement tout est prêt. Nous serons dans les délais».

De son côté, Mohamed Talbi, le DG des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur a évoqué le sujet des rassemblements.

Il soulignera d’emblée que «l’ensemble des associations qui ont demandé une autorisation, que ce soit pour des réunions organiques ou des activités entrant dans le cadre de leur champ d’action ont été satisfaites» sauf «celles qui s’opposent aux lois de la République ou de celles qui n’ont pas d’agrément». D’après les chiffres fournis par M.Talbi, ce sont pas moins de 331 rassemblements publics d’associations qui ont été autorisés en 2014 à Alger, et 192 rassemblements de partis politiques, et 33 autres des syndicats.

Sur l’échelle nationale, les réunions d’associations autorisées sont de l’ordre de 4068. Les partis politiques, ont quant à eux, tenu pas moins de 1385 rassemblements. Il s’agit pour lui de «respecter la loi», ajoutant «on n’a jamais refusé d’accorder des autorisations à telle ou telle personnalité». M.Talbi a fait savoir également que «plus d’une trentaine de demandes de création de partis sont en cours» ajoutant que «les dossiers qui répondent aux conditions prévues par la loi seront satisfaits».