Sida : 6 615 cas enregistrés en 2012 en Algérie, Briser les tabous pour vaincre la maladie

Sida : 6 615 cas enregistrés en 2012 en Algérie, Briser les tabous pour vaincre la maladie

25256.jpgLe nombre de personnes atteintes du sida ne cesse d’augmenter. Chaque année, de nouveaux cas viennent s’incruster s’ajoutant nombre de malades. Ainsi, il a été enregistré 6 615 cas de sida pour cette année.

Des décès aussi sont recensés à travers tous les pays du monde dont l’Algérie. L’organisation mondiale ONUSIDA, qui établit annuellement un rapport sur l’état des lieux de cette pathologie, révèle que ce mal du siècle fait plus de 20 millions de victimes dans le monde et continue de faire des dégâts à une cadence de 3 millions de nouvelles contaminations par an.

Le même rapport indique qu’environ 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Selon les dernières statistiques de l’Institut Pasteur d’Algérie, une prévalence de 0,1% a été enregistrée, soit 6 615 personnes atteintes du sida, dont 5 381 séropositifs recensés entre 1985 et le 30 septembre 2011.

Le Centre de référence de l’hôpital El- Hadi-Flici (El-Kettar) assure la prise en charge de 1 200 patients à titre externe. Pas moins de 514 cas de sida ont été enregistrés pour la seule année 2011.

Ces chiffres sont contestés par plusieurs associations. Ils ne reflèteraient pas la réalité car beaucoup d’Algériens ne se font pas dépister. D’après elles, ces chiffres sont loin de la réalité du terrain. Alors que les campagnes de sensibilisation se multiplient partout dans le monde, le sida reste apparemment un sujet tabou dans notre pays.

Certains patients ont honte d’aller dans des centres de dépistage. Pourtant anonyme et gratuit, le dépistage ne draine pas des foules. Selon les spécialistes, la wilaya d’Oran occupe la première place avec 447 cas de sida et 1 697 autres séropositifs.

Cette maladie existe dans notre société ; la solution n’est pas de l’ignorer ou de minimiser sa gravité, car cela ne fera qu’augmenter sa propagation, mais des mesures doivent être prises pour se prémunir du virus, et la communication en est le premier pas.

Quand bien même la lutte contre le sida reste une priorité pour le ministère de la Santé, qui déploie tous les moyens nécessaires, les tabous doivent être brisés et des campagnes de sensibilisation lancées, afin que nous puissions tous ensemble combattre cette maladie au quotidien.

Mais en premier lieu, les spécialistes appellent à briser les tabous en dispensant une éducation sexuelle. Cette dernière permettra d’éviter la propagation de la maladie en Algérie. «Les 18-35 ans constituent la tranche la plus touchée par cette maladie.

La transmission du virus survient à cause de l’inconscience, voire de l’irresponsabilité de l’un des deux partenaires. Il ne s’agit plus de dédouaner la femme au détriment de l’homme. Les deux sont susceptibles d’avoir des rapports sexuels en dehors de leur première relation, et ce sans protection», précisent les mêmes spécialistes qui insistent sur le fait qu’il ne sert à rien d’occulter la réalité.

La réalité sociale de l’époque voulait que l’homme soit désigné comme étant le principal vecteur de la maladie du sida qu’il transmettait à sa femme après son retour de l’étranger. Aujourd’hui «la donne a changé, nous avons reçu des cas où l’époux est séronégatif, l’épouse séropositive », ont argumenté les spécialistes.

Il faut savoir que depuis le début de l’année jusqu’au 31 octobre, l’Algérie a enregistré 80 nouveaux cas avérés atteints de cette maladie et 471 nouveaux séropositifs. L’hôpital d’El-Kettar compte à lui seul une dizaine d’enfants atteints du sida, en phase avancée de la maladie.

A. A.