Sétif, 42° à l’ombre. Nous sommes le lundi et il est 11h30.
Conduite par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, la délégation atterrit à l’aéroport du 8-Mai 1945.
Sous un soleil de plomb, la délégation ministérielle prend la direction de la commune d’Ourissia.
L’inspection des travaux de transfert de l’eau de Béjaïa et de Jijel vient de commencer.
L’oued El Guessar, affluent de l’oued Bou Sellam, coule au rythme de l’espoir suscité par la construction du barrage de Mahouane, «le réservoir du système ouest du projet».
A peine 15 minutes de route et nous arrivons sur le site. Le barrage de Mahouane est situé à huit kilomètres au nord-ouest de la ville de Sétif.
Sur les lieux, le ministre suit attentivement l’exposé de l’ensemble du projet présenté par M.Belkhodja, directeur de l’Onbt.
Lancée vers la fin de l’année 2008, la construction du barrage est confiée à l’entreprise chinoise CWE.
Les travaux doivent être achevés dans un délai n’excédant pas 36 mois.
«Je compte sur vous pour que le projet soit finalisé au dernier trimestre de l’année 2012», a affirmé le ministre au représentant de la société chinoise.
Ce dernier répond, en rassurant que les délais de réalisation seront respectés.
Cependant, un problème épineux se pose. Il s’agit du recasement de 58 familles.
A cet effet, la construction de 58 logements prévus dans la commune de Ourassia a fait l’objet de deux appels d’offres.
«Ces appels d’offres ont été infructueux», regrette M.Belkhodja.
«Dans ce cas, procédez à la consultation restreinte avec deux ou trois entreprises pour faire vite», instruit le ministre.
Ensuite, M.Belkhodja précise: «Un ensemble de 17 familles habitant dans l’axe du barrage seront déplacées par la wilaya. Ces familles bénéficieront de la formule de location de logement pour une année. Le paiement sera pris en charge par les services de la wilaya. Ainsi, chaque famille bénéficiera d’un montant de location mensuel de l’ordre de 12.000 DA».
La réalisation du barrage de Mahouane nécessite la déviation de la RN75 qui relie Sétif à Béjaïa, via Beni Ourtilane, sur une longueur de 42 km.
Le barrage de Tabellout, le poumon du système Est
Sur le côté est du système est prévue la construction du barrage de Tabellout, dans la wilaya de Jijel.
Localisé à 7,5 km au sud-est de la commune de Texenna, le site du barrage sera alimenté par les eaux de l’oued Djendjen et de son affluent, l’oued Rha.
D’une capacité totale de 294,40 millions m3, ce barrage est le «poumon de tout le système est», tient à signaler M.Belkhodja…
Cela dit, la construction du «poumon» est confiée à l’entreprise française Razel.
La durée de réalisation de l’installation est arrêtée à 33 mois.
Au demeurant, un affaissement de terrain sur les lieux des travaux a provoqué une faille au niveau du barrage.
«Cette faille a été réparée», assure M.Belkhodja. Aussi, la construction du site nécessite le déplacement de la RN 77 qui relie la ville de Jijel, au nord, à la commune de Djemila.
D’une capacité de 294,40 m3, le barrage est destiné à alimenter en eau potable les habitants de la région d’El Eulma à raison de 39 millions de m3 par an.
Aussi, 151 millions de m3 d’eau par année sont destinés à l’irrigation des terres agricoles avoisinantes.
Sur un autre plan, le transfert de l’eau du barrage de Tabellout vers celui de Draâ Diss est prévu sur une conduite longue de 42,17 km.
Confié à l’entreprise turque Mapa, ce transfert comprend cinq stations de pompage au débit de 7,2 m3 par seconde.
Aussi, la réalisation de ce projet est limitée à 33 mois.
En dernier lieu, la construction du barrage de Draâ Diss est prévue sur l’oued Medjez, à 11, 5 km au nord-est d’El Eulma, précisément à l’est de la commune de Tachouda.
D’une capacité de 137 millions de m3, le barrage aura à servir de 39,5 millions de m3, par année en eau potable pour 720 000 habitants.
Confié à l’entreprise chinoise CWE, le projet devrait être réalisé en 34 mois.
Incident à Aïn Djouhra
Vers 14h, la délégation prend la direction de Aïn Djouhra, commune de Aïn Sebt.
Objectif: inspection des travaux de la pose des conduites de transfert de l’eau du barrage de Tabellout vers celui de Draâ Diss.
Sur les lieux, des citoyens visiblement mécontents veulent rencontrer le ministre.
Quelle est la raison de leur mécontentement ? Selon Mohamed, un citoyen de Aïn Djouhra, «les indemnisations ont été faites sans que les citoyens n’en soient informés».
Dépourvus d’actes notariés, les habitants semblent faire face à des difficultés administratives quant à la confection des dossiers en vue de leur indemnisation…
Sur ce fond de contestation, la délégation ministérielle se dirige vers la commune de Tachouda.
A l’arrivée, le ministre a eu droit à une présentation exhaustive du projet.
Ensuite, le ministre a animé un point de presse.
«Vu l’avancement accéléré des travaux, nous pouvons affirmer que le projet de transfert de l’eau des wilayas de Béjaïa et de Jijel vers Sétif sera finalisé à la fin 2012», a affirmé le ministre.
«L’importance du projet réside dans le fait que 1,5 million d’habitants seront alimentés en eau potable et 40.000 ha de terre agricoles irrigués», a-t-il poursuivi.
Dans la commune de Bazer Aïn Sakhra, le ministre a inspecté les travaux de réalisation de la station d’épuration d’eau.
Etape ultime, la délégation s’est rendue sur le chemin du retour à Sétif, au siège du Laboratoire régional de contrôle de la qualité de l’eau.
Sur les lieux, le ministre a procédé à l’inauguration de l’infrastructure.
Celle-ci s’ajoute à quatre autres déjà existantes réparties sur les wilayas d’Alger, Ouargla, Sidi Bel Abbès et Chlef.
