Réfugiés subsahariens Me Ksentini appelle à la fermeté pour stopper leur arrivée en masse

Réfugiés subsahariens Me Ksentini appelle à la fermeté pour stopper leur arrivée en masse

ksentini_547251537.jpgLe président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a mis en garde hier à Alger contre l’augmentation du nombre de citoyens d’origine africaine, que ce soit en qualité de réfugié ou d’immigré, appelant à la fermeté pour stopper leur arrivée en masse.

Invité au forum du quotidien El Wassat, Me Ksentini a indiqué que «la multiplication du nombre d’immigrés pose un défi à l’Algérie, qui est aujourd’hui dans l’impossibilité de prendre des mesures au-dessus de sa capacité, d’autant que le pays est confronté à d’autres priorités, au lieu de juguler ce fléau qui s’est abattu sur nous».

Il a souligné qu’il est impératif de respecter et d’appliquer l’ordre public pour résoudre ce problème. «Les réfugiés qui sont entrés clandestinement sur notre territoire doivent être exclus», a-t-il martelé, ajoutant que «nous sommes dans une situation où nous ne pouvons pas nous permettre de les recevoir et de confronter la société civile à des dangers, car ils arrivent avec des maladies et sont à l’origine de plusieurs délits, notamment la fraude et le vol».

Abordant la décision récente du gouvernement d’accorder une carte de résidence et un contrat de travail aux migrants africains, Me Ksentini dira que c’est une décision correcte, car il faut traiter cette crise sans négliger son aspect humain et sans porter atteinte à la dignité d’autrui.

«Les autorités publiques prennent en charge ces migrants dès leur arrivée au pays, en les installant dans des centres au Sud, mais ces derniers ne veulent pas y vivre et se dirigent vers les grandes villes dans l’espoir de se construire des vies», a-t-il fait savoir. Il a exprimé, par ailleurs, sa satisfaction devant l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie, indiquant qu’il y a un énorme progrès, mais ce qui ce fait dans ce domaine n’est pas suffisant.

Il considère que la construction d’un Etat de droit n’est pas encore achevée.» L’Algérie est dans la bonne direction vers l’édification d’un Etat de droit», a-t-il souligné, expliquant que cette œuvre exige, entre autres, la réforme de la justice, l’éradication de la bureaucratie et l’amélioration des conditions sociales, notamment le droit au travail, au logement décent et à une éducation de qualité. «Nous avons une société civile active et des ministres de haute qualité qui ont de bonnes idées et une grande volonté pour faire avancer les choses», a estimé le président de la CNCPPDH.

«Actuellement, l’Algérie se met en conformité avec les standards internationaux en matière de protection et de défense des droits de l’Homme et des libertés», s’est-il réjoui.

Affaire Khalifa : la décision en octobre prochain

Interrogé sur le traitement de l’affaire Khalifa Bank, Me Ksentini dira qu’elle sera de nouveau inscrite au rôle de la prochaine session du tribunal criminel de Blida en octobre prochain. Pour rappel, le procès devait avoir lieu il y a un peu plus d’une année mais a dû être reporté pour des vices de forme comme l’ajout du nom d’un accusé et le retrait pour cause de décès de trois accusés qui ont été convoqués, car les extraits de décès n’avaient pas été versés dans le dossier.

La composante du tribunal qui aura à juger cette affaire en appel est la même que la précédente, cependant, cette fois, le principal élément de l’affaire, Abdelmouméne Rafik Khalifa, sera présent à l’audience et entendu en qualité de témoin, puisqu’il a été condamné par contumace et qu’il sera de nouveau jugé à part, les autres accusés devenant alors témoins. Ils seront donc 75 condamnés à des peines diverses lors du premier procès en 2007 et seront rejugés en appel au cours du prochain, dont six se trouvent toujours en détention, n’ayant pas encore purgé leurs peines.

F. A.