Oran: Les poids lourds omniprésents en dépit de leur interdiction en ville

Oran: Les poids lourds omniprésents en dépit de leur interdiction en ville

route-coupee-protestation_847190_679x417.jpgEn interdisant la circulation des poids lourds au sein du tissu urbain, nos responsables croyaient que le problème allait être réglé. En fait, cela n’a pas été ressenti par les Oranais, puisqu’avant d’instaurer ces nouvelles mesures, il fallait d’abord réaliser ou achever les projets censés désengorger le centre-ville.

Le problème des embouteillages persiste. D’importants bouchons sont observés sur toutes les voies d’Oran, à longueur de journée. Les entrées comme les sorties de la capitale de l’Ouest sont un véritable enfer pour les automobilistes. Des arrivées tardives à l’école, au travail et même le soir pour rentrer chez soi. Les gens sont plus stressés, ils n’ont pas suffisamment de temps pour se reposer le soir, après une dure journée de labeur. En effet, le phénomène de la circulation est devenu récurrent dans la ville. Les autorités concernées n’ont pu lui trouver un remède. On dit que plus de 200 000 véhicules rentrent à Oran quotidiennement en provenance d’autres wilayas, dont 1000 camions environ se déplaçant généralement à partir du port d’Oran. « Un chiffre très important en comparaison aux infrastructures routières reliant les différentes localités d’Oran, qui sont loin d’avoir la capacité de contenir le nombre de véhicules que compte cette wilaya », estiment certains responsables du domaine.

Il faut dire que les embouteillages suscitent des questions sur la manière d’organiser et de gérer la circulation routière, écrasée par une lourde présence des moyens de transport collectifs, confient des experts. Il est donc impératif d’apporter des solutions à ce calvaire quotidien. Il est vrai qu’une série de recommandations ont été faites, dont celle de ne pas entamer des travaux routiers durant la journée. Toutefois, les Oranais subissent au quotidien le calvaire des embouteillages.

L’anarchie se caractérise également par les multiples embouteillages et accidents qui surviennent sur les grands axes routiers, comme celui du 3e boulevard périphérique. La cause principale, selon les automobilistes, demeure sans doute les poids lourds, qui circulent tout le temps, dans des routes étroites, créant ainsi des embouteillages et même des accidents. Le rond-point d’El Bahia et celui de la cité Djamel sont des exemples de l’anarchie et du diktat imposé par les poids lourds, qui sévissent toujours, depuis des années. Pendant ce temps, nos responsables essayent vainement de cerner ce problème à travers la carte du pôle commercial d’El Kerma, qui regroupe déjà plusieurs activités, en attendant les grossistes de Sid El Hasni et Soufi Zoubida, pour se débarrasser du poids lourd au sein du tissu urbain.

L’urbanisation anarchique, le constat accablant

Les programmes du logement se suivent et se ressemblent, à Oran comme partout ailleurs à travers le pays. L’engouement des citoyens pour les différentes formules est sans précédent. Cela prouve que la crise est toujours là. L’attraction sur le Salon international du logement, de l’immobilier, du bâtiment et des travaux publics, Batiwest 2014, qui a ouvert ses portes lundi après-midi au Palais des expositions de M’dina J’dida, est la preuve que les Oranais veulent tout savoir sur les nouveautés, tout en gardant le contact avec les promoteurs pour d’éventuels projets attractifs. Cet événement regroupe 290 exposants représentant 13 pays. L’occasion pour eux de découvrir le luxe de l’immobilier, car il faut dire que sur le terrain, la vision est monstrueuse, comme le soulignera un spécialiste de l’urbanisme français en visite à Oran. En effet, la ville, qui fut la plus moderne d’Algérie, présente aujourd’hui un aspect hétéroclite, au premier plan, une ville basse et « taudifiée ».

Au loin, des barres et des tours tellement densifiées qu’elles semblent ne former qu’un seul bloc. Un constat qui amènera l’Etat à revoir ces ratios. Désormais, l’office public de gestion immobilière (OPGI), principal promoteur du logement social sous toutes ses formes, a décidé de réduire le nombre d’unités, qui passe de 200 à 105 par hectare, une norme bien plus conforme aux règles internationales. Cette réduction drastique s’appliquera au nouveau programme, qui prévoit de construire 21 000 logements, qui consommeront deux fois plus d’espace.

Il faudra, bien sûr, ajouter les surfaces nécessaires à la production immobilière privée. Cette consommation, bien entendu, se fera obligatoirement au détriment de l’espace agricole, un espace déjà largement réduit autour d’Oran. Il est vrai aussi que le foncier ne pose pas de problème dans la capitale de l’Ouest, le PDAU a prévu l’étalement du tissu urbain dans la partie Est de la ville, mais sans rien dire des énormes friches urbaines existantes déjà à cette époque. La ville d’Oran a certainement aujourd’hui atteint ses limites, il lui faudra donc bien se retourner vers son vieux centre-ville.

Crise du logement oblige, les Oranais se sont lancés dans l’élargissement et la modification de leurs demeures respectives, d’une façon anarchique, ce qui a résulté cette vue sur la ville, sans verdure ni entretien. Il a fallu que les responsables lancent la vaste opération de lifting du vieux bâti, pour voir une lueur d’espoir, pour l’avenir d’Oran.