Marché du véhicule – par suite des nouvelles données socioéconomiques : Les importations plombées !

Marché du véhicule – par suite des nouvelles données socioéconomiques : Les importations plombées !

index.1.jpgSituation n  Après le record enregistré en 2012 durant laquelle la facture des importations des véhicules avait explosé, cette dernière a poursuivi sa baisse durant les 7 premiers mois de 2015

Nouveau cahier des charges pour les concessionnaires et une orientation des potentiels clients vers l’épargne pour le logement expliquent ce constat, selon les acteurs du marché. Contacté par l’APS pour connaître les facteurs de cette baisse des importations des véhicules, le président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Sefiane Hasnaoui, les résume à quatre principales raisons. En premier lieu, souligne M. Hasnaoui, «il y a le changement de direction de l’épargne des Algériens vers d’autres requêtes d’achats notamment pour l’immobilier surtout que les échéances de livraisons des logements de type location-vente (AADL) et autres s’approchent». Il y a, aussi, poursuit-il, le recadrage du marché algérien de véhicules lequel «avait grossi de manière assez artificielle, ces dernières années, en raison de la méconnaissance de la taille réelle du marché par les concessionnaires». L’offre avait, ainsi, été plus importante que la demande, selon le président d’AC2A qui estime que certains concessionnaires anticipaient même une croissance de la demande sans prendre en considération l’ensemble des données du marché et se sont retrouvés, par conséquent, «incapables de faire écouler leurs stocks». Une étude du ministère du Commerce avait, d’ailleurs, averti que le pays s’est transformé en «un vaste espace de stockage» de voitures.  Près de 2 millions de véhicules ont été importés par les concessionnaires entre 2010 et 2014, rappelle-t-on. Pour mettre fin au dysfonctionnement du marché des importations des voitures, la loi de finances 2014 avait introduit plusieurs mesures portant notamment sur la limitation de l’importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l’interdiction à ces derniers d’importer pour le compte d’autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution, et l’obligation d’installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans. L’entrée en vigueur des nouveaux cahiers de charge a, en outre, participé à la réduction du nombre des voitures achetées de l’étranger, selon M. Hasnaoui. «Les délais d’adaptation des concessionnaires à cette nouvelle réglementation doivent se compter en plusieurs mois», ajoute-t-il. Afin de rationaliser l’importation et d’assainir le marché des véhicules, un nouveau cahier des charges a été élaboré par le ministère de l’Industrie, imposant de nouvelles normes de sécurité pour les véhicules importés. A cet effet, un arrêté ministériel, daté du 12 mai 2015, a modifié les dispositions relatives aux cahiers des charges sur les conditions d’exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs. «Nos importations ont été bloquées dans les ports dès le mois de mai», note M. Hasnaoui en soulignant que ce blocage est l’autre facteur qui a participé à la réduction des importations ultérieures des véhicules.

R. N. / APS

En chiffres…

Ainsi, de janvier à fin juillet 2015, le coût des importations des véhicules a reculé de 27,02% pour s’établir à 2,388 milliards de dollars contre 3,272 milliards sur la même période de 2014, indiquent les Douanes. Cette tendance baissière est également perceptible dans le nombre des véhicules importés par les 51 concessionnaires activant actuellement sur le marché algérien: 202 635 véhicules importés contre 254 302 unités sur la même période de comparaison de 2014, soit une baisse de 20,32% en termes de quantité, précisent les données du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Durant les sept premiers mois de l’année en cours, les marques européennes, notamment françaises et allemandes, ont continué à occuper la tête de la liste des importations des véhicules, suivies des marques japonaises et sud-coréennes. Il est constaté que les baisses des importations sont enregistrées chez la plupart des gros concessionnaires, alors que des petites hausses sont observées chez les petits concessionnaires.