L’option de l’escalade sécuritaire se précise à Ghardaïa

L’option de l’escalade sécuritaire se précise à Ghardaïa

Ghardaia___Kh_211029125.jpgSelon des informations rapportées par le journal El Khabar, le conseil de sûreté de wilaya s’est déroulé à Thaghardaït sous autorité militaire.

Ce conseil aurait adopté des mesures qui s’apparentent à des mesures d’exception. Elles toucheraient les conditions de déroulement des prédispositions, celles d’interpellation «suspects» avec consigne de prise en compte de toute dénonciation.

Ces nouvelles consignes concernent aussi les règles d’engagements, y compris dans l’usage des armes à feu. Selon le journaliste d’El Khabar, en plus de quelques six milles éléments des URS et GIR (gendarmerie) des unités de l’armée seraient mobilisées et prête à toute intervention. Deux unités de police militaire seraient en état d’alerte…. Le même journaliste parle de nombreuses arrestations.

Un cran supplémentaire vient d’être franchi dans la gestion de la crise de la vallée du Mzab. En l’absence de toute communication officielle, les plus sérieuses craintes peuvent être nourries sur les menaces que la démarche du pouvoir fait peser sur l’exercice des droits et libertés dans la région de Taghardaït.

Livrée une année durant aux agissements de nervis qui, s’ils n’agissaient pas sous la protection des institutions sécuritaires, avaient au moins le bénéfice de leur complicité passive ; voici qu’aujourd’hui nous apprenons la mise en branle d’un dispositif d’exception sans que l’opinion ne soit informé des fondements légaux, ni des partie qui en assument la responsabilité de cette décision dérogatoire au droit.

Si la gestion et le maintien de l’ordre à Thaghardaït échoit réellement à l’Armé, alors, il est du droit de tout citoyen de connaître les conditions de durée et d’exercice de cette mission. Il est une obligation impérative à laquelle les autorités en place, M. Sellal en premier lieu, ne peuvent se soustraire sans celle de s’adresser à la nation pour expliquer cette grave et très sérieuse décision.

Il est un fait que de telles situations d’exception ne manquent jamais d’occasionner des dépassements et des atteintes aux droits et libertés. Les pouvoirs publics persistent dans le choix de tourner le dos à un traitement politique de cette crise ; ils n’en restent pas moins responsables et comptables des conséquences de cette escalade dans l’option sécuritère.

Mohand Bakir