L’INSIM deviendra une université privée dès septembre prochain

L’INSIM deviendra une université privée dès septembre prochain

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L’enseignement supérieur sera ouvert au privé. L’Institut international de management deviendra la première université privée en Algérie à compter de septembre 2009. L’information nous a été révélée hier par M.Farouk Moukah, directeur des relations extérieures de l’institut en question. A moins d’un changement imprévisible, cette grande première dans notre pays augure d’une nouvelle ère dans le domaine de l’enseignement supérieur qui permettra, non seulement de désengorger les universités publiques, mais surtout de donner un véritable coup de fouet à la qualité des formations dispensées. Selon le même responsable, rencontré à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l’occasion de la cinquième édition des journées portes ouvertes sur l’Insim, un cahier des charges a été retiré par son organisme au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur.

Selon le même interlocuteur, l’Insim répond à toutes les conditions contenues dans le cahier des charges élaboré par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et conditionnant la création d’établissement privé de formation supérieure, conformément aux dispositions de la loi n°99-05 portant loi d’orientation sur l’enseignement supérieur. Dans ce sens, l’Insim réunit toutes les conditions requises pour devenir une université. Dans un premier temps, les cours seront dispensés dans les locaux actuels qui sont du reste conformes aux normes requises. Toutefois, de nouvelles bâtisses sont en cours de réalisation. Pour rappel, l’ouverture d’universités privées en Algérie est autorisée depuis janvier 2008, suite à l’adoption d’une loi par l’Assemblée populaire nationale votée à la majorité absolue. Ce texte de loi, qui met un terme au monopole de l’Etat sur un secteur aussi sensible que celui de la formation universitaire, a été publié dans le Journal Officiel du 24 août 2008. Cette université s’appuiera sur l’expérience de professeurs locaux et sur celle des Algériens expatriés dans les universités étrangères.

Quant aux futurs étudiants, ils ouvrent droit à des formations dont les programmes sont dictés par des universités renommées de France et du Canada, ce qui fait que les diplômes délivrés par l’Insim peuvent porter le cachet de ces universités partenaires ou les deux à la fois. Les domaines d’intervention de l’Insim sont multiples, à savoir, le marketing, le commerce international, la comptabilité, l’économie, la gestion, la communication de l’entreprise…

Par cette décision d’ouvrir l’enseignement supérieur au privé, l’Etat veut encourager l’excellence et contrecarrer la fuite des cadres à l’étranger. Lancée en 2004 par le Président Abdelaziz Bouteflika, l’idée a longtemps germé avant de se concrétiser. Dans son discours prononcé à Boumerdès à l’occasion du lancement officiel de l’année universitaire, le chef de l’Etat avait cité l’exemple de certains pays arabes, comme la Tunisie, la Jordanie, le Liban, l’Égypte et le Maroc, qui «ont mis des dispositifs juridiques, organisationnels appropriés» afin de développer l’enseignement supérieur privé. Aujourd’hui, avec les mutations qu’a connues le monde, le secteur privé national est appelé à donner la pleine mesure de ses capacités dans ce domaine. Aussi, les établissements privés de formation supérieure se doivent d’être à la fois une pépinière d’excellence et le vivier d’une intelligentsia de qualité.

Par ailleurs, plus de cinquante étudiants étaient mobilisés depuis la journée de lundi dernier au niveau de la Maison de la culture de Tizi Ouzou afin d’accueillir le nombreux public qui affluait sans cesse vers les différents stands de l’institut privé. La majorité vient s’enquérir du genre de formations dispensées par l’Insim et avoir une idée des conditions requises pour y accéder. D’ailleurs, une bonne nouvelle attend les visiteurs, car l’Insim vient de lancer une nouvelle formation dont pourront bénéficier même des postulants qui n’ont pas de niveau bien précis. Il s’agit de formations dans le domaine de l’informatique ouvertes à tous, à une époque où la maîtrise de l’outil informatique est plus qu’une nécessité. A cet effet, un contrat a été signé par l’Insim avec l’Icdl (Passeport des compétences informatiques européennes). Ce nouveau contrat vient s’ajouter aux quatre autres déjà existants et conclus entre l’Insim et des universités françaises et canadiennes.

L’Insim existe en Algérie depuis 1994, mais depuis 2004 il a été procédé au lancement d’annexes dans plusieurs wilayas du pays, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa, Hassi Messaoud, Oran, Annaba, Constantine et Bouira. Le mois de septembre prochain, le champ sera élargi à d’autres villes comme Boumerdès, Blida et Sétif. Plus de 8000 étudiants suivent actuellement un cursus dans cet institut dont 1000 à Tizi Ouzou.