Les déclarations du premier ministre laissent pensif, Y a-t-il un complot contre l’Algérie?

Les déclarations du premier ministre laissent pensif, Y a-t-il un complot contre l’Algérie?

P131228-10.jpg«Si vous voulez manifester contre une de nos politiques, vous pouvez le faire, mais dans un cadre organisé»

Ces déclarations de Abdelmalek Sellal et la série d’événements troublants qui touchent le pays laissent penser sérieusement à cette hypothèse.

Veut-on déstabiliser l’Algérie? C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière sortie, jeudi dernier, du Premier ministre devant la société civile de la wilaya de Guelma. «Il y a certains qui veulent créer des perturbations.» «On les connaît et on leur dit que l’Etat se lèvera contre tous ceux qui veulent troubler l’ordre public», a affirmé Abdelmalek Sellal. «Nous sommes un gouvernement de dialogue. Mais on ne laissera jamais personne toucher à la stabilité du pays, ses valeurs et l’union sacrée de son peuple», a t-il assuré sous les applaudissements de la salle. Sellal souligne toutefois que le dialogue avec «les perturbateurs» est ouvert. «Notre train est en marche, mais ce n’est pas trop tard, il y a encore de la place pour ceux qui l’ont raté», a-t-il soutenu en usant de la métaphore. Et comme lors de sa visite, une semaine avant dans la wilaya de Djelfa, le Premier ministre a insisté sur la stabilité du pays. Il est même allé plus loin en évoquant les années noires qu’a vécues le pays. «Inchallah grâce à Dieu, on ne revivra jamais les crises du passé», a-t-il soutenu.

La stabilité du pays est-elle si menacée? Cela au point d’inspirer encore une fois le Premier ministre? Surtout que celui-ci a étrangement appelé les citoyens à revendiquer pacifiquement leurs droits. «Si vous voulez manifester contre une de nos politiques, vous pouvez le faire, mais dans un cadre organisé sans recours aux incendies, à la dégradation et l’insulte qui demeurent des phénomènes étrangers à notre société», a-t-il assuré lors de la même rencontre avant d’autoriser même les gens à l’insulter sous condition. «Insultez-moi si vous voulez, mais sans toucher à ma famille, ma dignité et mes valeurs», rétorque-t-il. Le pays est-il en danger au point de voir Sellal se sacrifier ainsi pour le bien de la nation? Un complot est-il en train d’être mené contre le pays pour déstabiliser Sellal? Une phrase du Premier ministre laisse entrevoir cette possibilité. Il a évoqué le kidnapping à Guelma du petit Haïtham (5 ans), le 19 décembre du mois en cours, soit quelques jours avant sa visite dans cette wilaya! En plus de ce kidnapping, le pays est touché ces derniers jours par une série d’émeutes qui ont subitement éclaté à travers le pays. Elles sont même arrivées aux portes de la capitale avec des affrontements pour le logement à Baraki et le blocage du trafic ferroviaire au niveau de Réghaïa qui perdure depuis presque une semaine.

A tout cela, il faut ajouter le vent de la «f’itna» qui continue de souffler sur Ghardaïa.

Cette semaine a, en effet, été marquée par de nouvelles violences communautaires dans la Vallée du M’Zab. Les Mozabites et Chaâmbis continuent de se déchirer! Abdelmalek Sellal a d’ailleurs profité de l’occasion pour leur envoyer un message de paix. «Il est temps de s’éloigner de la haine et revenir aux choses essentielles… Vous devez vous entraidez loin de toute haine et rancoeur», a-t-il appelé avant d’insister sur la nécessité de conforter ce front interne.

Cette succession d’événements troublants les uns plus que les autres, intervient en même temps que les attaques contre le Premier ministre.

Ces derniers jours, il est pris à partie par une presse d’obédience islamiste. Celle-ci a profité pour revenir à la charge contre Sellal en relayant la très médiocre chanson que vient de sortir un rappeur algérien, «mufti» sur des télévisions privées en ses temps perdus.

Cette succession d’événements et leur timing qui précèdent le début de la campagne pour la présidentielle 2014, l’extradition de Abdelmoumène Khalifa, la fin de l’année en cours, suscitent la peur et les interrogations de la population. Qui veut embraser le pays? En tout cas, que les citoyens se rassurent, quelles que soient les parties qui veulent déstabiliser l’Algérie, elles auront leurs comptes. Comme l’a encore averti le Premier ministre, Abdelmalek Sellal lors de sa sortie à Guelma. «Qui nous cherche, nous trouve.» Tiguentourine l’a bien prouvé..