Les 12ème assises de l’UGTA se tiennent dimanche, Un congrès et des enjeux

Les 12ème assises de l’UGTA se tiennent dimanche, Un congrès et des enjeux

ugta_853113_679x417.jpgUn calme sidéral régnait ce matin à la Centrale syndicale, au lendemain de la tentative d’un rassemblement des membres du Comité pour la réappropriation et la sauvegarde de l’UGTA (CNRS), dirigé entre autres par l’ex-secrétaire général du syndicat des douanes et un membre de la Commission exécutive nationale qui siège également au bureau politique du FLN.

Au troisième étage de l’ex-foyer civique, seul Azzedine Ferrad, conseiller du secrétaire général était plongé dans ses dossiers, apportant ainsi les dernières retouches pour la préparation du 12e congrès qui aura lieu dimanche prochain à l’hôte El Aurassi à Alger. L’on apprendra que Sidi Saïd était en conclave avec son secrétariat national avec comme ordre du jour le congrès bien sûr mais aussi comment faire face à la contesta qui a surgi à la veille des assises.

Une contesta menée par des ex-syndicalistes, puisqu’ils ne sont plus membres de l’UGTA. Mais qui tiennent rigueur à l’actuelle direction. Certains, comme Ali Lemrabet (membre du bureau politique du FLN) qui était secrétaire national chargé de la Fonction publique, n’a jamais accepté son éviction de la direction de la centrale syndicale lors du dernier congrès de 2008 et devait se satisfaire d’un siège au sein de la Commission exécutive nationale (CEN), la plus haute instance entre deux congrès.

La même rancune est entretenue par Guechaoui Saad. Lequel occupait un poste dans l’exécutif de l’Union de wilaya de Tiaret (UGTA). Elu député lors des élections législatives de 2012, il a démissionné de l’Union générale des travailleurs algériens en application de la loi sur l’incompatibilité avec le mandat parlementaire. Apprenant que finalement les syndicalistes députés n’ont pas été touchés par ladite loi sur décision du président de l’APN qui ne voyait pas l’utilité de dégarnir les fédérations de l’UGTA, le député a revendiqué sa réhabilitation. Mais entretemps, le congrès de la wilaya de Tiaret s’était tenu et un nouvel exécutif a été mis en place.

En fait, le seul qui est habilité à contester les décisions du secrétariat national est Ali Lemrabet, toujours membre de la Commission exécutive nationale. Qui reproche à Abdelmadjid Sidi Saïd et au secrétaire de l’organique d’avoir violé les statuts de l’organisation, en passant outre la CEN pour la préparation du congrès. Rencontré ce matin sur l’esplanade de la Maison du peuple, il nous confiera qu’il n’a pas l’intention de se taire et qu’il ira jusqu’au bout pour faire annuler les assises prévues dimanche. « Ils nous ont liquidés pour placer les leurs au niveau et de la CEN et du secrétariat national ».

Du côté du secrétaire général de l’UGTA, c’est le silence absolu. Interpellé hier par L’Éconews, en marge de la visite du ministre de l’Industrie à la foire de la production nationale, Sidi Saïd a refusé d’aborder le sujet.

Pour en revenir au congrès, les enjeux sont importants en ce sens que nous allons certainement voir de nouvelles têtes qui se portent d’ores et déjà candidats pour la direction nationale. Il s’agit de jeunes cadres syndicaux, écartés pendant des années des centres de décision. Pour le moment, ils s’abstiennent de rendre publique leur candidature sachant qu’ils feront l’objet de coups bas par ceux pour qui l’organisation syndicale est devenue une source de rente. Toutefois, les actuels membres du secrétariat national ne bougeront pas, à l’instar de Salah Djenouha, Achour Telli. L’on apprendra également que les membres de la CEN ne seront connus que le 25 janvier prochain à l’occasion d’une autre réunion.

Faouzia Ababsa