Le TGV algérien n’est plus un rêve

Le TGV algérien n’est plus un rêve

Clipboard05.jpgIl va falloir s’armer de patience. L’Algérie aura son TGV. C’est là un rêve onéreux qui poursuit cependant son chemin…de fer.

En effet, l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des infrastructures ferroviaires (Anesrif), vient de lancer un appel d’offres national et international pour la désignation de bureaux d’études spécialisés dans le domaine.

Si la phase d’études est lancée aujourd’hui, sa mise en place est programmée en…2020, indique Anesrif.

Cet appel d’offres ne concerne toutefois qu’un tronçon du projet de Train à grande vitesse (TGV) qui doit relier la ville côtière de Jijel, près de laquelle se trouve implanté le grand port de Djendjen dont les travaux d’extension sont en cours, et la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif, distante de 130 km.

Les deux villes seront également reliées par une autoroute qui traversera un terrain vierge.

Sa réalisation a été confiée à des entreprises italiennes suite à un accord entre les gouvernements algérien et italien.

En outre, d’importants travaux de modernisation ont été engagés pour la route côtière reliant Jijel à Béjaïa.

La faisabilité du projet de Train à grande vitesse (TGV) a fait l’objet d’un séminaire très intéressant qui a eu lieu à Alger.

Il en ressort que la réalisation de ce projet nécessitera plusieurs centaines de milliards de dinars.

Et déjà, quelques appels à manifestation d’intérêt ont été lancés récemment dans la presse par la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) pour la construction des lignes de chemin de fer à grande vitesse. Donc le TGV algérien n’est plus du domaine du rêve.

Le gouvernement veut faire des structures du port de Djendjen, l’une des plus modernes de la Méditerranée.

Il serait ainsi positionné comme concurrent direct du port de Tanger (Maroc) dans la course aux investisseurs étrangers.

La réalisation de ce projet grandiose, le Train à grande vitesse (TGV), devra relier la frontière tunisienne à la frontière marocaine sur une distance de 1200 kilomètres.

Sa vitesse commerciale sera de 300 km/heure pouvant atteindre une vitesse maximale de 350 km/h.

L’Anesrif précise, dans un écrit adressé hier à L’Expression, que les principales villes qui sont reliées sont Tlemcen, à l’extrême ouest; Sidi Bel Abbès, Oran, Relizane et Mostaganem dans la région de Mohammadia, Chlef, Khemis Miliana, Bouira et Alger dans le Centre, Bordj Bou Arréridj, Sétif et Constantine sur les Hauts-Plateaux et enfin Guelma et Annaba à l’extrême est du pays.

La nouvelle ligne TGV sera spécialisée pour le trafic voyageur par rames spéciales TGV.

L’Anesrif indique également que ce programme de modernisation se fera dans la continuité du programme en cours (2005/2014) qui portera, à l’horizon 2014, la vitesse du réseau à 160 km/h et pour certains tronçons à 220 km/h.

Il va sans dire que ce moyen de transport ferroviaire très moderne, concurrencera sérieusement le transport aérien sur les distances inter-villes situées entre 400 et 500 km. Viendra s’ajouter le confort qu’offre ce mode de transport moderne.

L’étude du TGV Nord-Sud par le centre du pays, est lancée parallèlement. Il desservira huit villes à partir de Boumedfaâ.

Ce sont les villes de Berrouaghia, Boughzoul, Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla et Timimoun, précise encore Anesrif dans sa note.

Il est opportun de s’interroger sur le coût de ce projet titanesque et sur les éventuels soumissionnaires qui vont répondre à cet appel d’offres alléchant, qui ferait l’affaire de nombre d’entreprises du monde occidental miné par une récession latente.

Autre question fort anticipée. Quel sera le prix du billet en rappelant que le train électrifié «autorail» mis en service récemment est quelque peu boudé par les voyageurs.

Ces derniers estiment le billet trop onéreux comparé au maigre salaire qu’ils perçoivent comme simple travailleur.

Le billet Alger-Blida revient à 100 DA et un Alger-El Affroun à 170 DA !

Abdelkrim AMARNI