Le gouvernement donne son accord : Le carburant sera rationné en 2016

Le gouvernement donne son accord : Le carburant sera rationné en 2016

upload_-1Le rationnement du carburant serait la solution prévue par l’Etat. Face à un coût faramineux de la subvention et de l’importation d’une partie du gas-oil, les pouvoirs publics pensent à mettre un plafonnement dans la consommation.

L’idée d’instituer ce plafonnement aurait été décidée par le gouvernement il y a un mois. Seulement la manière de mettre en pratique les mécanismes de cette opération laisse aux responsables chargés de ce dossier une infinité de choix. On lit ainsi dans l’article 61 de la loi de finances complémentaire qui est entrée en vigueur récemment « qu’il est institué une carte carburant ouvrant droit aux titulaires de tous les véhicules la possibilité de bénéficier d’un plafond de consommation des carburants au prix soutenu par l’État » qui ajoute que « les quantités de carburant dépassant le plafond des carburants soutenus seront écoulées à la pompe à un prix substantiellement soutenu ».

La situation qui fait que le prix du carburant est soutenu jusqu’à présent est teintée d’une crise qui a révélé toutes les tensions autour de la pénurie qui revient de manière répétitive dès que les quotas d’approvisionnement assurés par Naftal commencent à se raréfier. D’où d’ailleurs on peut lire dans le texte de la LFC que la « généralisation de soutien qui ne s’accommode plus avec la conjoncture actuelle », conséquence de la chute draconienne des prix des hydrocarbures. Ce qui a obligé le gouvernement à retenir un choix qui « impose de mettre en place un instrument régulateur de consommation des carburants ».

Mais pour ce faire, cela va demander du temps pour assurer que cette démarche puisse se réaliser sans contraintes. Il y d’abord le rationnement de l’essence qui se fait au niveau des frontières surtout Ouest à travers un plafonnement de consommation à 2000 DA pour les automobilistes en raison de la quantité élevée de la contrebande enregistrée dans cette région. Cette situation continue de générer un mécontentement de la part des automobilistes qui s’interrogent sur la durée de cette opération alors qu’elle devait être provisoire.

Or l’Etat veut répandre le même mécanisme partout soit à travers des cartes à puce délivrées aux propriétaires de véhicules soit de mettre des équipements appropriés dans toutes les stations d’essence pour établir une limite à la consommation. Cette dernière disposition a été prévue mais aucune échéance sur son application n’a été révélée pour l’heure. L’on sait seulement que l’Etat veut conforter une mesure de rationnement   qui « permettrait de consolider les efforts consentis par le gouvernement pour freiner la facture des importations des carburants ainsi que le gaspillage qui en découle et pour limiter la sortie de devise qui devient de plus en plus une charge pesante pour le Trésor public ».

Cette mesure sera-t-elle appliquée par instruction en 2016 ? Rien n’est sûr pour l’heure car cela nécessite d’abord de mettre terme à ce gaspillage par d’autres moyens. Une députée  membre de la commission de finances à l’APN a suggéré que l’Etat devrait revoir les prix sans trop les augmenter afin de ne pas créer une colère de la société et de ne pas faire sentir aux citoyens qu’ils doivent endosser à eux seuls la situation de gaspillage. Sur ce même front l’une des recommandations est de faire augmenter le prix de l’essence à 2 DA sur le litre alors que d’autres proposent de maintenir un prix de 27 DA pour l’essence et 29 DA pour le super.

Deux propositions qui vont être difficiles à retenir vu que l’Etat a choisi de ne pas laisser tomber sa politique de subvention du carburant. De plus la question des prix n’est nullement évoquée dans la loi de finances complémentaire.