La police expulse Rachid Nekkaz de In Salah: “Ne bougez plus! Vous êtes interdit à Tamanrasset”

La police expulse Rachid Nekkaz de In Salah: “Ne bougez plus! Vous êtes interdit à Tamanrasset”

o-NEKKAZ-IN-SALAH-570.jpgLes forces de sécurité ont écourté la visite de Rachid Nekkaz à In Salah. L’ex-candidat à la présidentielle d’avril 2014 a été obligé de quitter la ville ce jeudi 5 mars, dans la matinée, sous escorte de la police.

Arrivé mercredi dans la soirée pour apporter son soutien au mouvement anti-gaz de schiste qui se poursuit depuis plus deux mois, M. Nekkaz a été chaleureusement accueilli. Comme le montrent des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, des habitants de la ville ont porté Rachid Nekkaz sur les épaules à la place Somoud (Résistance), où se tiennent des rassemblements quotidiens contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans la région.

Mais dans la matinée de jeudi, il a eu droit à un autre traitement. « La police nous a empêchés de rejoindre la place Somoud (où se tiennent les rassemblements quotidiens). Dès l’hôtel, ils nous ont dit: « Ne bougez plus! vous êtes interdits dans la wilaya de Tamanrasset », a-t-il expliqué au Huffington Post Algérie.

Joint dans l’après-midi par téléphone, il a évoqué des raisons politiques concernant son renvoie de In Salah. « Ça ne leur a pas plus qu’il y ait des milliers de personnes hier sur la place de la Résistance où l’accueil a été extrêmement chaleureux. Ça n’a sûrement pas plu à certaines autorités à Alger », a-t-il déclaré.

Sa popularité dérange

L’ex-candidat à la présidentielle trouve que sa popularité commence à déranger les autorités. « Ils pensaient que les gens [à In Salah] n’allaient pas réagir, mais les gens étaient très contents du fait que je défende la lutte contre le gaz de schiste. Ça ne leur a pas plu du tout que je sois populaire dans ce pays », a-t-il affirmé.

L’expulsion de Rachid Nekkaz a consterné les militants à In Salah. « Je suis vraiment choqué de ce qui est arrivé à M. Nekkaz », a indiqué Djamel Addoun, engagé dans le mouvement anti-gaz de schiste.

Djamel Addoun était à l’hôtel avec Rachid Nekkaz, raconte le militant qui devait l’accompagner jeudi matin à la place Somoud ainsi qu’à l’hôpital de la ville pour rendre visite aux blessés des affrontements avec les forces en début de semaine.

« Au moment de sortir de la porte de l’hôtel, un haut gradé l’a interpelé (Rachid Nekkaz). C’était la confusion totale, on ne savait pas ce qu’il se passait. Ensuite, M. Nekkaz revient pour nous dire qu’il est interdit pour lui d’aller à la place Somoud pour des raisons de sécurité ».

Au moment où nous mettons cet article en ligne, Rachid Nekkaz indique qu’il est toujours escorté par quatre véhicules de la police. « Nous sommes à Ménéa, nous continuons la route mais nous ne savons pas où ils nous mènent », a-t-il indiqué.