La place des femmes en Algérie: Entre violence et agressions.

La place des femmes en Algérie: Entre violence et agressions.

Le monde célèbre ce 25 novembre, la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Une date choisie par les Nations Unies pour dénoncer la discrimination à l’égard de la gente féminine.

L’Algérie, à l’instar de plusieurs autres pays, est concernée. D’ailleurs, dans le dernier rapport de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), en juin 2016, il est signalé que « ce fléau continue à perdurer et à s’intensifier ».

Il est également relevé que, durant l’année 2015, « 9.663 cas de femmes ont été enregistrés par les services de la Sûreté nationale, dont 6.891 cas de violences physiques, suivis de mauvais traitements avec 2.333 cas ».

Pour les violences sexuelles « 282 cas » ont été enregistrés, « dont 10 cas d’inceste, 119 cas de harcèlement sexuel, 34 cas ont été victimes d’homicides et enfin, 4 cas de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort ».

Un chiffre alarmant malgré les mesures et les initiatives prises par le gouvernement et société civile pour éradiquer ce fléau.

Cette lutte contre la violence s’étend même sur les médias sociaux. La page Facebook, Féminisme Algérie, « un mouvement féministe musulman, qui revendique un féminisme interne à l’islam et vise à une modification des rapports entre hommes et femmes au sein de la religion musulmane et de la société algérienne», a créé un événement intitulé #je_raconte_mon_agression. Un espace où des victimes de violence dénoncent d’une manière anonyme leurs agressions.

Plus de 370 messages ont été postés dans cette page. Entre « bourreau », et « monstre », les qualificatifs donnés aux harceleurs diffèrent selon les cas.

La victime numéro 372 raconte qu’elle ressent « l’envie de crier, de hurler, de venger. Je me suis toujours doutée que je n’étais pas la seule à avoir vécu de telle atrocités, à avoir subit sans n’avoir rien de demandé les envies malsaines d’un homme, d’un monstre. J’aurais préféré être la seule. Mon cœur se brise à la lecture de chaque témoignage et chaque mot me fait penser à toi, à toi mon monstre« . Et bien d’autres victimes ayant le coeur lourd racontant leurs traumatismes.

Parallèlement, l’Algérie se positionne, selon l’étude de l’ONG britannique Save The Children, sur la santé, l’éducation et les opportunités des filles dans 144 pays. Elle a été publiée le 11 octobre dernier à l’occasion de la Journée internationale des droits de la fille organisée par l’ONU.

Ce rapport, intitulé Every last girl (« Aucune fille oubliée »), a révélé que l’Algérie se plaçait à la 31e position. Un classement estimé très positif pour certains médias algériens axant leur satisfaction sur le fait que le pays dépassait les États-Unis (32e place).