Le prix du baril de pétrole à moins de 50 dollars, Le gouvernement devant le fait accompli

Le prix du baril de pétrole à moins de 50 dollars, Le gouvernement devant le fait accompli

Ph_1_Petrol_KH_378560938.jpgAvec un baril de pétrole qui plonge sous les 50 dollars, la formule trompeuse de «Tout va bien» a tous les ingrédients qu’il faut pour qu’elle soit enterrée et remplacée par des slogans plus réalistes, sincères et responsables pour éviter aux Algériens le pire. Des Algériens qui ont déjà toutes les peines du monde à vivre décemment par le biais d’une économie fragile, hasardeuse. Le tout va bien doit donc, lui aussi, marquer sa chute.

L’économie algérienne qui a tant séjourné dans sa dépendance des hydrocarbures et sa «générosité» offerte pour l’achat de la paix sociale connaît un sale temps et devrait revoir toutes ses copies pour enfin changer de modèle.

Le dinar qui souffre déjà de la dégringolade et qui fait subir à l’Algérien toutes panades pour pouvoir survivre, aura encore de mauvais jours devant lui au regard de la chute continuelle des prix du pétrole, ce pétrole qui est l’aliment de première nécessité de l’économie algérienne et donc des Algériens, tourne sérieusement le dos et met le pays devant le fait accompli.

La chute des prix ayant commencé depuis plusieurs mois déjà a dans un premier temps inspiré deux réflexes pavloviens essentiels, à savoir la politique de l’austérité ainsi que la bancarisation de l’argent de l’informel.

Le gouvernement qui naviguait à vue depuis plusieurs décennies déjà, est donc passé aux solutions qui lui semble faisables mais qui malheureusement ne sont qu’une sorte de défense trompeuse. Puisque primo, l’austérité ne peut pas toucher les secteurs qualifiés d’intouchables et pour lesquels les autorités doivent assurer la gratuité, à l’exemple de l’Education et de la Santé.

Pour ce qui est de la récupération de l’argent de l’informel, il s’avère aussi compliqué avec des acteurs n’ayant aucune visibilité puisqu’ils activent dans le marché noir.

Les autorités publiques qui ont brillé par leur laxisme devant les pratiques illégales du marché noir et n’ayant pas réussi à bâtir l’après-économie de la rente peuvent récolter donc la tempête du vent qu’ils ont semé. Maintenant que le baril du pétrole plonge sous les 50 dollars, le risque se présente d’une manière plus pesante pour une économe déjà impactée par la décrue depuis plus d’une année.

D’après les observateurs, il s’agit d’une descente qui a été enregistrée depuis six ans et l’Etat a tout à faire pour y faire face avec de vraies solutions loin des assurances des discours à la langue de bois.

Selon les estimations des programmes des Nations unies pour le développement et de la Banque mondiale, «le niveau social d’une grande catégorie d’Algériens n’a pas vraiment changé, suite au partage inéquitable de la fortune et des revenus de Algérie».

Cette même source explique que «les employés qui touchent des salaires variant entre 15 et 35 000 dinars constituent plus de 60% de la masse salariale, alors que les employés dont les salaires sont estimés entre 60 et 300 000 dinars constituent moins de 10% de cette dernière».

Selon les institutions internationales, 2,8% des revenus de l’Algérie sont répartis sur 10% des classes les plus démunies, alors que 20% des catégories les plus riches bénéficient de 42,6% de la fortune et des revenus. L’économie et la justice sociale ont du pain sur la planche, tout reste à faire.

Yasmine Ayadi