Comment sauver les couples du divorce qui prend une ampleur inquiétante ? Telle est la question posée par des psychologues et juristes ayant pris part à la rencontre sur le divorce en Algérie.
Dans la société algérienne d’aujourd’hui, la notion de «divorce» ne renvoie plus à un drame social ou un recours à éviter le plus possible comme c’était le cas il y a des décennies. Effet d’évolution de société ou de complexité de la vie, dans son ordre socio-économique surtout, les actes de divorce se banalisent de plus en plus, rendant la désunion simple comme bonjour.
Pour cause, les chiffres ont tendance à être alarmants, pas moins de 41 549 divorces en 2009, en augmentation de près de 7% par an, les concernés sont majoritairement de jeunes couples. Il devient de plus en plus compliqué de déceler les véritables causes de l’augmentation des divorces dans notre société. Si on prend en compte le recul de l’âge du mariage dans la société algérienne, qui se situe majoritairement entre 30 ans et plus pour les deux sexes, il y aurait lieu de s’interroger sur les prétextes de l’explosion du divorce, puisque les couples devraient avoir suffisamment vécu leur célibat pour le retrouver au bout de quelques mois de mariage si ce n’est quelques semaines. «De nos jours, c’est une performance qu’un jeune couple tienne plus de cinq ans, puisqu’ils divorcent au bout de quelques mois de mariage», a indiqué la juriste Nadia Aït-Zaï, juriste et directrice du Centre d’information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes (Cidef).
Les derniers chiffres du ministère de la Justice révèlent que le nombre de divorces prononcés en 2009 a atteint 41 549, dont 20 134 à la demande de l’époux, 12 900 à l’amiable, contre un total de 39 383 divorces prononcés en 2008, dont 18 794 répudiations et 14 072 consentis par les deux parties. En 2007, les chiffres étaient moins effrayants avec 34 123 divorces prononcés, dont 17 733 répudiations et 11 203 à l’amiable.
Yasmine Ayadi
