Hausse des prix des produits alimentaires,Les Algériens ne voient pas le bout du tunnel

Hausse des prix des produits alimentaires,Les Algériens ne voient pas le bout du tunnel

alimentaire.jpg«Cette hausse des prix à l’importation concerne l’ensemble des groupes de produits»

Les céréales, les légumes secs, les viandes et les laits ont connu une augmentation de près de 40% en 2011.

Ce n’est certainement pas demain que la ménagère pourra remplir son panier sans que son porte-monnaie ne s’allège de ses quelques maigres sous. Tous les signaux et les indices convergent vers une détérioration du pouvoir d’achat. Chiffres à l’appui. «L’indice des prix à l’importation de marchandises de l’Algérie, après une stagnation en 2010, a connu une forte hausse (23,5%) en 2011, en dépit d’une baisse de 9% du volume des importations par rapport à l’année d’avant» a indiqué, le 8 avril un communiqué de l’ONS. Ce qui est alarmant c’est qu’aucun groupe de produits n’a été épargné par cette «flambée» de l’indice des prix à l’importation. Celle qui concerne les produits alimentaires retient encore une fois l’attention et renseigne sur le degré de dépendance chronique et récurrente de l’Algérie vis-à-vis de l’extérieur pour satisfaire la demande en besoins alimentaires (céréales, laits, viandes, légumes secs…). Les prix sont à la hausse sur les marchés internationaux nous dit on. L’addition sera salée pour le citoyen et ce n’est certainement pas l’hypothétique baisse des prix du kilogramme de pomme de terre qui sera d’un quelconque secours pour améliorer cet inextricable casse-tête imposé par la hausse des prix des produits de consommation de base exacerbée par les spéculateurs. «Cette hausse des prix à l’importation a concerné l’ensemble des groupes de produits et a été particulièrement importante pour plusieurs produits, notamment alimentaires avec 37,9%…», soulignent les services de l’Office national des statistiques cités par une dépêche de l’APS datée de dimanche. Qu’en sera-t-il en 2012? Il ne faut pas être grand prêtre, ou dans le secret des dieux, pour deviner que cette terrible conjoncture, qui a, entre autre, pour conséquence d’intensifier la fracture sociale, ne fera que s’amplifier. Le mois sacré du Ramadhan frappe à nos portes. Dans un peu plus de trois mois, dans le cas où il y aurait un répit par on ne sait quel miracle (le procédé mis en place par les pouvoirs publics à l’instar du système de régulation des produits agricoles de large consommation Syrpalac ayant fait la preuve de son inefficacité), les prix des fruits et légumes (pomme de terre, oignons, tomates, courgettes…) seront pratiquement inaccessibles pour les petites bourses (1 million de retraités ne perçoivent que 15.000 dinars depuis la dernière revalorisation de leurs pensions décidée à la fin de l’année 2011).

Le mois sacré du Ramadhan étant réputé pour être celui de la spéculation tous azimuts. La hausse des prix ne touche pas toutefois, particulièrement cette période de l’année.«En glissement annuel, la hausse des prix à l’importation a touché tous les mois de l’année 2011. Les plus importantes ont été enregistrées en juillet (44,1%), juin 35,5%, mai (33,4%), mars (30,4%), avril (30,2%), août (28,4%), octobre (17,7%), janvier (16,7%), décembre (13,6%), février (13,1%), novembre (12,8%) et septembre (12,1%)», indiquent les chiffres livrés par l’ONS. Le pic a été atteint en plein été (plus de 44% au mois de juillet) qui correspond au début du jeûne cette année. Cette envolée des prix fait craindre une nouvelle explosion de la facture des importations qui avait dépassé les 45 milliards de dollars en 2011.

Un autre défi que devra relever le futur gouvernement qui sera issu des élections législatives du 10 mai 2012.