Espionnage électronique,Le Mossad engage un hacker algérien

Espionnage électronique,Le Mossad engage un hacker algérien

Lejour2 (2).jpgCe jeune Algérien pétri de qualités en informatique a également piraté les sites de grandes sociétés françaises et belges, les menaçant de détruire leurs sites Internet si elles ne payaient pas les sommes qu’il demandait. Il aurait exigé 500 000 et 700 000 dollarsà certaines sociétés.

Selon une source proche des services de sécurité qui mènent actuellement l’enquête, il s’agit d’un jeune hacker algérien de trente ans, originaire de Maghnia (Tlemcen). Il a été remarqué par le Mossad quand il a piraté des sites égyptiens, lors des événements qui ont marqué les deux matchs de qualification pour le Mondial sud-africain entre l’équipe nationale et son homologue égyptienne. Toujours selon la même source généralement bien informée, ce jeune Algérien pétri de qualités en informatique a également piraté les sites de grandes sociétés françaises et belges, les menaçant de détruire leurs sites Internet si elles ne payaient les sommes qu’il demandait. Il aurait exigé 500 000 et 700 000 dollars à certaines sociétés.

Certaines ont payé, les autres ont vu leurs sites Internet détruits, ajoute notre source. Le Mossad a pu identifier le micro-ordinateur qu’il utilisait, en utilisant le IP (Micro-IP est un protocole qui vise à fournir le type de communication par Internet et les nœuds de communication de et vers l’Internet. Typiquement, cela signifie nœuds dans les véhicules, électroménagers ou des nœuds sur les machines informatisées). Un agent du Mossad, une jeune femme d’une trentaine d’années l’a contacté par mail et lui a fixé rendez-vous à Djerba, en Tunisie, où il a été pris en charge dans un hôtel de luxe pendant un mois et demi. Il a été emmené ensuite en Belgique, et se trouve actuellement à Boston aux Etats-Unis.

C’est un génie en informatique que le Mossad a pu enrôler dans ses rangs afin d’exploiter ses compétences hors pair. Il a été recruté donc à des fins purement d’espionnage. Toutefois, les services de sécurité mènent toujours l’enquête sur cet homme, et probablement sur d’autres affaires similaires, et d’autres détails sur cette affaire nous seront prochainement fournis, rassure notre source. Par ailleurs, ce jeune génie de Maghnia aurait pu servir son pays au lieu d’accepter la proposition du Mossad. Le Bureau «Hamisard» a ainsi enrôlé cet Algérien, mettant à sa disposition les moyens matériels et financiers nécessaires afin de l’utiliser dans des affaires d’espionnages.

Comment le Mossad recrute dans le monde arabe

Le Bureau (Hamisard) a ouvert depuis quelques années un site Internet spécialement pour des hackers de nationalités arabes. Ce site Internet permet aux jeunes arabes, dont la capacité intellectuelle dans le monde de l’informatique est avérée, de s’engager dans des entreprises étrangères. Cependant, ils seront engagés dans le Mossad sans connaître le but diabolique des services secrets israéliens. Mieux, des milliers de dossiers de candidats arabes ont été déposés, mais rares sont ceux qui ont été recrutés via ce site Internet. C’est la «Melukah», division chargée du profilage, qui fait le premier pas vers une recrue potentielle, voire une proie éventuelle. Ayant accès aux dossiers de ces jeunes arabes, la Melukah peut déterminer le profil qu’elle recherche et faire subir à ses candidats des concours de présélection maquillés en exercices militaires. Pour le travail au QG, sont ciblés en priorité les informaticiens, les ingénieurs et scientifiques qualifiés. Seule constante du recrutement : la citoyenneté arabe. La recrue ne peut fréquenter un israélien qu’après autorisation.

Le service ne recrute pas d’homosexuels ou de personnes dans les cas où l’ennemi pourrait se servir de zones d’ombre les concernant comme outil de chantage. Une batterie de questions et d’interrogatoires via le Net est imposée à la recrue potentielle. Chaque candidat est soumis à des interrogatoires sur ses capacités intellectuelles, sa vision du monde, d’Israël, son opinion sur le conflits au Moyen-Orient, sa situation financière, sur le sionisme, sa relation avec le sexe opposé, ses projets d’avenir, ses opinions politiques et sociales, et même sur ses relations avec les parents. Si le candidat est engagé par le Mossad, il sera par la suite pris en charge dans un pays étranger, mais pas en Israël.

Il sera soumis à un examen théorique, appelé étape B. Il sera envoyé dans une académie du Bureau où il hérite d’un pseudonyme qui restera son seul code au sein du Mossad. Aucune personne ne connaît ni le vrai nom ni la situation personnelle de ses collègues, pour éviter toute identification de candidat. La Division de sécurité du Mossad procède à de régulières évaluations des risques et juge des mesures à prendre au cas par cas. Avant chaque opération, un candidat reçoit un ordre de mission ou «packam» qui comprend la date, le lieu et l’objectif de la mission. Arrive ensuite la dernière étape, les épreuves pratiques. C’est le moment très attendu des agents du Mossad qui lancent pour la première fois ces candidats en mission sur le terrain. Une identité «simulée» sera créée pour chaque candidat arabe et basée sur une autobiographie rédigée par la recrue.

Par Sofiane Abi