Elle défend la ministre et évoque de possibles manipulations: Louisa Hanoune : “La décision de Benghabrit est sage et responsable”.

Elle défend la ministre et évoque de possibles manipulations: Louisa Hanoune : “La décision de Benghabrit est sage et responsable”.

“C’est une décision politique qui n’est pas le fait de la seule ministre”, a affirmé la secrétaire générale du Parti des travailleurs.

En renonçant à la réduction de la durée des vacances d’hiver, projet que les élèves commençaient à contester bruyamment et parfois même violemment dans certaines wilayas, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, n’a pas seulement fait montre de “sagesse” et de “responsabilité”, mais contribue à “fermer la porte” au nez et à la barbe de ceux qui “veulent exploiter la situation pour entraîner le pays dans l’instabilité”.

Ces propos ne sont ni d’un commis de l’État, et encore moins d’un fonctionnaire zélé du secteur, mais de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. Lors de sa présentation du rapport d’ouverture aux travaux du deuxième congrès de l’Organisation des jeunes pour la révolution (OJR) de son parti, Louisa Hanoune a défendu la décision, pour le moins surprenante, de la ministre de l’Éducation dont elle dit qu’“elle n’a pas pris la décision seule”.

“C’est une décision politique qui n’est pas le fait de la seule ministre”, a affirmé Louisa Hanoune. “Mais c’est une décision sage, responsable et nécessaire compte tenu de la situation trouble et en l’absence d’organisation chez les élèves”, a-t-elle estimé. Comme certains observateurs, elle n’hésite pas à s’interroger si ce renoncement n’est pas motivé par des soupçons de l’existence de quelques velléités de manipulation de la part de certains milieux pour semer le trouble dans le pays. “Est-ce qu’il y a des manipulations internes et externes ? Nous ne savons pas.”

Du reste pour la patronne du PT, cette décision peut inspirer le gouvernement pour revoir certains textes en raison, notamment, de leur caractère “dangereux” sur la paix sociale, comme la loi de finances — “un danger pour la nation” —, dit-elle, le code du travail qu’elle qualifie de “moyenâgeux”, la loi sur la retraite et celle sur la santé. “Depuis deux ans, le pays est en chute libre ; il y a une entreprise de destruction de tous les acquis. Les entreprises étouffent, 5 000 projets gelés et les assemblées locales ne sont même pas capables de payer leurs fonctionnaires (…) Le pays se dirige vers la récession. À travers cette orientation, le gouvernement détruit le lien des citoyens avec l’État, l’État social hérité de la Révolution et met en péril l’immunité du pays. Il y a péril en la demeure”, a-t-elle averti. Selon elle “on s’approche de la rupture”.

Signe de la détérioration de la situation et de la “politique de désertification”, le retour du phénomène des “harragas” dont elle dénonce la criminalisation par les pouvoirs publics. “Au lieu de s’attaquer aux sources des problèmes, le gouvernement sanctionne les jeunes qui veulent fuir. Une nation qui ne protège pas ses jeunes  n’a aucun avenir”, dit-elle.

D’où l’appel aux jeunes et aux travailleurs pour se mobiliser afin d’“arrêter le rouleau compresseur” de la politique du gouvernement, car la “régression”, à ses yeux, n’est pas “une fatalité”. “La mobilisation pour la sauvegarde des acquis et le caractère social de l’État est un acte patriotique.”

Par ailleurs, revenant sur le scandale du médicament RHB, la SG du PT s’est interrogée sur l’absence de sanctions. “Deux walis (ceux de Skikda et de Béjaïa, ndlr) ont été sanctionnés pour des déclarations, mais aucune peine n’a été infligée quand il s’est agi de danger sur la santé des citoyens. Attention, il s’agit d’une provocation !”