Election presidentielle d’avril 2014 : que le président Bouteflika décide en son âme et conscience

Election presidentielle d’avril 2014 : que le président Bouteflika décide en son âme et conscience

bouteflika_868422782.jpgLe dernier conseil des Ministres a montré incontestablement que le Président Abdelaziz Bouteflika est fatigué.

C’est un être humain avant tout et comme tout être humain à la suite d’une maladie à besoin de repos et surtout d’éviter le stress. Je lui souhaite vivement un prompt rétablissement.

Mais étant président de la république, d’une grande Nation qu’est l’Algérie, comment peut-il l’éviter du fait des tensions géostratégiques au niveau de la région qui menacent l’intégrité de l’Algérie, des tensions sociales persistantes au niveau local, sans compter les arbitrages qu’il doit prendre en fonction de rapports de forces contradictoires ?

Il est déplorable que certaines personnes de partis politiques veuillent lui forcer la main, mus non pas par les intérêts supérieurs du pays, mais pour des intérêts personnels de rente, sachant qu’en cas de non représentation du président, ils seront éjectés définitivement de la scène politique. Mais que l’on évite de se focaliser uniquement sur sa personne et que l’on analyse objectivement les aspects positifs et négatifs des réalisations entre 2000/2013.

Sans pudeur, certains courtisans crient à tue tête que le bilan socio-économique est totalement positif, avec souvent des contradictions de discours et de données statistiques, alors qu’il faille faire une lecture objective et sans passion. Eviter cette sinistrose d’un bilan noir comme le font certains de l’opposition stérile. Les observateurs impartiaux arrivent à la conclusion que ce qui a été réalisé entre 2000/2013 ne soit pas totalement négatif notamment en infrastructures, mais que les résultats ne sont pas proportionnels à l’importance de la dépense monétaire avec des surcoûts exorbitants. Pour passer d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, s’impose la correction de l’actuelle trajectoire économique en réhabilitant l’entreprise publique et privée, le savoir dans le cadre des nouvelles mutations mondiales et surtout lutter contre la corruption socialisée par plus de moralité. Sur le plan politique , un responsable de parti , prônant la révision de la Constitution avant la convocation du corps électoral prévu pour le 15 janvier 2014, va jusqu’à affirmer, est-il conscient de la gravité d’une telle affirmation qui discrédite l’Algérie tant au niveau international qu’au niveau des citoyens, que la révision de la Constitution, qui est le texte fondamental de la Nation, peut être votée par les deux chambres réunis ( députés et sénateurs) en une journée , alors qu’elle engage l’avenir de tout un pays. En contrepartie, les députés réclament 37 millions de centimes par mois et un passeport diplomatique pour lever éventuellement la main.

Ces soutiens prêtent d’autant plus à caution, et s’ils n’étaient pas ministres ou responsables adopteraient-ils la même attitude ? Ainsi, un représentant d’un parti récemment créé, avec quelques députés, ayant une base insignifiante qui selon lui est un ardent défenseur de la réélection du président l’a critiqué ouvertement par le passé, à peine trois années avant de devenir ministre. D’autres, soit directement ou indirectement soupçonnés à tort ou à raison (il faudra laisser à la justice le soin de trancher posant la problématique de l’indépendance de la justice) de malversations, voire de corruption. Parmi les soutiens actifs d’un quatrième mandat, nous avons également un parti n’ayant pas participé aux élections, dont on ne connait pas réellement son poids. Pour le parti FLN majoritaire au sommet dont l’APN, il a eu moins de 7% par rapport aux inscrits lors de la dernière élection législatives, étant éclaté actuellement au niveau de la base en trois tendances assistant à une véritable cacophonie par confrontation de personnes interposées et non de programmes. Quant aux organisations satellites, vivant de la rente, nous l’avons constaté aux dernières élections législatives et locales, et avec les tensions actuelles, malgré leurs discours, elles sont incapables de mobiliser et convaincre la population laissant la confrontation directe entre la population et les forces de sécurité, posant la problématique de l’urgence d’intermédiations sociales crédibles

Souhaitons que l’on arrête ces pressions de courtisans intéressés non par le sort du président mais par leur propre devenir, et que le président Abdelaziz Bouteflika puisse en son âme et conscience choisir librement s’il doit ou pas de présenter, (l’actuelle Constitution) lui permettant de se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2014 et de choisir de réviser ou pas la Constitution. En cette année 2014, puisse l’Algérie pendre un nouvel élan, réaliser une transition politique pacifique et économique et sociale n’ayant pas besoin de remous, l’Algérie ayant vécu un drame entre 1990/2000 qui a fait plus de 200.000 morts. L’Algérie est un grand pays avec une histoire millénaire. Puisse l’Algérie éternelle aller progressivement vers un Etat de Droit, une transition démocratique tenant compte de son anthropologie culturelle et une économie de marché concurrentielle productive maîtrisée. Puisse le dialogue permanent l’emporter sur la confrontation, pour la stabilité de l’Algérie, stabilité qui conditionne la stabilité de toute la région euro-méditerranéenne et euro-africaine.

Dr Abderrahmane Mebtoul