Danger des boissons gazeuses et jus non certifiés

Danger des boissons gazeuses et jus non certifiés

428396904_small.jpgL’APAB tire la sonnette d’alarme

Le marché des boissons gazeuses et jus n’est guère reluisant. Le constat émanant, hier, de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) reflète cet état des lieux.

De nouvelles marques de boissons sont mises sur le marché sans origine ni adresse du fabriquant. L’Apab a choisi d’animer une conférence de presse quelques jours avant le début de mois de Ramadhan pour tirer la sonnette d’alarme et, surtout, sensibiliser le citoyen sur le danger que représentent toutes ces marques anonymes pour sa santé.

Si l’Apab a jugé que beaucoup de choses ont été faites pour assainir l’activité de la production de boissons gazeuses et jus, il n’en demeure pas moins que des fabricants anonymes activent dans la quiétude. À l’occasion, les membres de l’Apab ont dressé un tableau des plus sombres du marché des boissons.

Les mesures prises par les pouvoirs publics s’avèrent infructueuses. L’on assiste à la multiplication de fabricants de boissons anonymes. Ils ne leur restent que la voie de la sensibilisation du citoyen comme moyen de lutte contre tous ces trafiquants.

Ainsi, l’Apab annonce une campagne médiatique de sensibilisation de trois semaines. Slim Othmani, président du conseil d’administration de la Nouvelle conserverie algérienne (NCA) Rouiba, ne comprend pas pourquoi le codex alimentarius (un code qui comprend une série de normes générales et spécifiques relatives à la sécurité alimentaire) tarde à voir le jour.

La traduction a visiblement été finalisée et le document a fait le tour de tous les ministères concernés a-t-il fait savoir. Toutefois, Slim Othmani ignore le sort du codex alimentarius puisque il demeure dans le tiroir du ministère du commerce.

Ce document permettra à l’Algérie de se doter d’une réglementation qui définit de façon claire et précise si le produit est un jus de fruit, une boisson de fruit et un nectar de fruit. Slim Othmani a imputé le retard dans l’élaboration de ce codex, en premier lieu au caractère bureaucratique de l’administration et ensuite à la complexité du processus de l’interprétation qui nécessite une expertise technique pour traduire correctement le codex alimentarius.

SENSIBILISATION COMME MOYEN DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR

S’agissant de la campagne médiatique de sensibilisation du consommateur lancée par l’Apab, Slim Othmani la trouve importante mais tout de même insuffisante face à l’ampleur de l’informel dans la fabrication des boissons jus et gazeuses.

Il a estimé que l’Association des producteurs algériens de boissons ne pourra pas venir à bout des pratiques du marché. De son côté, Ali Hamani, président de l’Apab a déploré l’absence d’association de défense des consommateurs, et ce, malgré les appuis des pouvoirs publics qui subventionnent les activités de ce genre d’associations.

Par ailleurs, il a estimé que le marché des boissons s’est beaucoup amélioré depuis la création de l’Apab. Il en veut pour preuve l’ensemble des actions menées par son association permettant de réduire, un tant soit peut, la marge de manoeuvre des fabricants anonymes.

Des opérations de contrôle effectuées sur le terrain par les équipes du ministère du Commerce ont permis de débusquer certains fabricants de boissons gazeuses et jus hors la loi et mettre fin à leurs activités.

Cependant, Ali Hamani ne compte pas rester les bras croisés, son association prépare une batterie de propositions pour les soumettre au ministère du Commerce. Pour sa part, Bouatou Mourad, directeur du marketing de la Société Ifri, a estimé que les fabricants de boissons gazeuses et jus, affiliés à l’Apab, ont jugé opportun de sensibiliser le consommateur pour le soustraire aux griffes des producteurs anonymes de ces boissons.

Hacène Nait Amara