Création de parti politique, Le «non» ferme de Sellal à Mezrag

Création de parti politique, Le «non» ferme de Sellal à Mezrag

2014-mezrag_409147465.jpgLe Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré hier avec fermeté que l’Etat ne permettra pas à toute personne impliquée dans la décennie noire de créer un parti, en réponse à une question sur l’annonce de l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag, portant constitution d’une formation politique.

Après le ministre de l’Intérieur qui a affirmé l’application des lois concernant l’annonce de Madani Mezrag portant création d’un parti, c’est au tour du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de se prononcer sur le sujet en déclarant avec fermeté que toute personne impliquée dans la tragédie nationale ne peut créer une formation politique. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session d’automne de l’Assemblée populaire nationale, Sellal a déclaré : «Nous ne permettrons pas aux personnes impliquées dans la tragédie nationale d’enfreindre la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et créer un parti politique et ce, dans le cadre des lois de la République notamment l’article 26 de ce texte et l’article 5 de la loi électorale». Et d’enchaîner : «Il ne sera permis à quelque personne que ce soit de rééditer la crise que le peuple algérien a vécue dans les années 90».

A ce propos, il a ajouté que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale «impose aux individus impliqués dans la tragédie nationale des obligations qu’ils doivent observer». «Il faut que les choses soient définitivement claires», a-t-il encore dit. Pour le Premier ministre, «il faut que chaque personne respecte les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation». Et de conclure : «Je certifie aujourd’hui avec force que la réconciliation nationale a été positive et a permis à l’Algérie de retrouver la sécurité. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale impose aux individus impliqués dans la tragédie nationale des obligations qu’ils doivent observer et aujourd’hui, il se peut que certains reculent par rapport aux devoirs». Ainsi selon Sellal, Madani Mazrag «ne peut créer un parti politique», rassurant qu’«il n’y aura aucun retour en arrière».

Depuis l’annonce de Madani Mezrag, le 27 août dernier, portant création d’un parti politique à l’issue d’une rencontre régionale qui aurait rassemblé, selon ses paroles, 1 000 délégués à Jijel, c’est la polémique et l’état d’alerte chez des citoyens, des partis, des patriotes, des gardes communaux et les associations de victimes du terrorisme. A cet effet, une pétition est déjà lancée sur le site Internet pétition24. Les initiateurs de cette pétition appellent à déposer plainte au tribunal international de La Haye pour «crime contre l’humanité» contre l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag.

Il est à noter que l’ex-«émir» terroriste pense avoir blanchi son image après sa participation aux consultations sur la révision de la Constitution en 2014. Dans ce cadre, l’homme a été reçu par Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, directeur de cabinet de la Présidence. A l’époque, des voix s’étaient élevées pour dénoncer cette participation, justifiée par Ouyahia par le fait que Mezrag avait participé aux négociations qui ont conduit à la trêve de 1997, mais a affirmé qu’il n’y aura pas de retour du parti dissous.