Conférence nationale sur la transition, Le Pôle du changement sera de la partie

Conférence nationale sur la transition, Le Pôle du changement sera de la partie

front-boycott.jpgLes réticences ont été vaincues et le Pôle sera bel et bien partie prenante au rendez-vous de la conférence nationale pour la transition. Mieux, cette participation du Pôle se veut ambitieuse et active.

C’est officiel : le Pôle des forces pour le changement ira à la conférence de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) prévue le 10 juin prochain.

Cette décision qui sera annoncée dimanche à l’occasion d’une conférence de presse, a été tranchée par les animateurs du Pôle à l’issue d’une multitude de rencontres avec la Coordination. Le flou entretenu autour de la participation du Pôle ne s’explique nullement par les besoins des faits d’annonce d’une telle décision, comme supposé par certains. Il n’émane pas plus des acteurs de la Coordination.

Ils sont inhérents, selon nos sources, à des oppositions internes au Pôle des forces pour le changement. Ce sont essentiellement deux présidents de parti, membres de cette entité, qui ont opposé une sorte de veto à l’idée d’une participation à la conférence : le secrétaire général du mouvement El-Islah, Mohamed Djahid Younsi, et le président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam. La raison ? “Ils ont exprimé des réticences quant à la participation à la rencontre à cause de certains chefs de parti présents au sein de la Coordination”, nous explique un chef de parti membre du Pôle.

C’est précisément la présence d’Abdallah Djaballah, le président du Front de la justice et du développement, qui a posé problème tant à Younsi qu’à Benabdeslam, ayant tous deux appartenu au Mouvement El-Islah du temps où Djaballah était le président de cette formation. “Ils sont tous les deux issus de la dissidence à Djaballah, ce qui fait qu’ils ont été récalcitrants quant à la participation du Pôle à la conférence du 10 juin”, précise en effet notre interlocuteur. Une autre raison a aussi retardé la prise de décision des animateurs du Pôle : le départ de certaines formations politiques qui en étaient parties prenantes car ayant décidé de prendre part aux consultations autour de la révision de la Constitution.

C’est notamment le cas de la présidente du Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), Mme Naïma Salhi, et le président du Mouvement El-Infitah de Omar Bouacha. “Cela a créé un petit flottement au sein du Pôle”, nous explique- t-on. Quid de Benflis ? “Benflis a été d’emblée ouvert aux discussions avec la Coordination”, précise notre source.

À propos de la rencontre du 27 avril dernier ayant réuni Benflis avec la Coordination chez Ahmed Benbitour et la conclusion selon laquelle les deux parties partagent le diagnostic de la situation du pays, mais divergent sur la sortie de crise, notre interlocuteur précise que “finalement, nous exprimions la même chose mais de deux manières différentes”. Si Benflis avait plaidé à cette occasion pour “un retour à la légitimité populaire à travers des élections transparentes” comme solution à la crise du pays, les acteurs de la Coordination avaient soutenu l’idée d’une “transition” comme préalable à toute consultation populaire.

Quoi qu’il en soit, les réticences ont été vaincues et le Pôle sera bel et bien partie prenante au rendez- vous de la conférence nationale pour la transition. Mieux, cette participation du Pôle se veut ambitieuse et active. “Nous irons à la conférence en tant qu’invités, mais aussi comme porteurs de projet.

La Coordination a sa plateforme et nous avons notre projet. Nous avons l’intention de faire une jonction entre ces deux documents pour ne constituer qu’une seule entité”, explique notre interlocuteur qui souligne l’impératif “de partir unis et en force pour arriver à imposer au pouvoir un dialogue sérieux avec autour des changements qui s’imposent aujourd’hui au pays”.

Nadia Mellal