Abderazak Makri : « le pourrissement au sommet va s’intensifier »

Abderazak Makri : « le pourrissement au sommet va s’intensifier »

Abderrazak_Mokri_03_600_158691001.jpgAbderazak Makri, le patron du MSP, qu’on a pas assez entendu ces derniers temps, s’est permis ce mercredi une séance de rattrapage en animant un point de presse, à la veille de recevoir la délégation du FFS. C’est un constat au vitriol qu’il dresse. Au sujet de la récente mutinerie des policiers, Makri n’y va pas par quatre chemins. « C’est le symptôme de l’exacerbation de la crise au sommet de l’Etat ».

Dans la foulée le chef du MSP embraye sur la situation qui prévaut à Ghardaia. Un beau prétexte pour tomber à bras raccourcis sur le gouvernement. « La population de la vallée de M’Zab est prise en otage par le gouvernement qui persiste dans sa politique d’échec. Le conflit a atteint un point de non retour. Une confrontation ethnique n’est pas exclue », préviendra t-il en soulignant que «les deux communautés, les ibadites et les malékites ont toujours cohabité par le passé, sans aucun problème depuis des siècles ».

Makri, enchainera sur la situation économique, à la lumière du repli des prix du pétrole. « La chute brutale des cours du pétrole et la baisse de la production nationale constituent de véritables dangers qui guettent le pays. On craint vraiment pour l’avenir de l’Algérie en raison des problèmes de gouvernance et de la corruption qui a rongé tous les secteurs ».

Il profitera de ce constat pour noter l’absence d’influence de l’Algérie sur le marcher pétrolier et en expliquant que les leviers sont tenus par les gros producteurs comme l’Arabie saoudite et les USA. Et Makri de conclure en pointant un autre paradoxe , à savoir la tendance dépensière de l’Etat au moment où les ressources sont entrain de se rétrécir comme peau de chagrin.

« Au moment où les recettes pétrolières sont en baisse, le gouvernement ne se gêne pas pour augmenter les budgets consacrés à l’importation. Entre 2008 et 2014, les importations ont augmenté de 52,27%. Et ce sont les produits de consommation qui se sont taillés la part du lion, alors l’importation des équipements a baissé de 79 % durant la même période », conclut-il en avertissant que « le pourrissement au sommet va s’intensifier ».