Zitouni au sujet du futur des relations Algéro-Françaises: “La question de la mémoire est essentielle”

Zitouni au sujet du futur des relations Algéro-Françaises: “La question de la mémoire est essentielle”

La bonne volonté manque encore chez la France.

«Les relations entre l’Algérie et la France sont conditionnées par la prise en charge de la question de la mémoire.» Cette phrase lourde de sens a été lâchée avant-hier par le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni depuis Khenchela où il est en visite dans le cadre de la célébration de la Journée nationale du chahid.

Pour Tayeb Zitouni, la prise en charge de la question de la mémoire demeure entière entre les deux pays, dès lors que de nombreux dossiers restent en suspens. «La France doit assumer ses responsabilités envers l’Algérie et les dossiers en suspens entre les deux pays doivent être pris en charge», a-t-il affirmé. Pourtant, la prise en charge de ces dossiers n’a besoin, déplore Zitouni plus loin lors de son intervention sur les ondes de la radio locale, que d’une volonté sincère de la France pour les régler définitivement. Cette volonté n’existe pas encore malheureusement chez la France, a laissé entendre le ministre. Sinon comment expliquer que la France temporise encore, a laissé entendre le ministre, après plus d’un demi-siècle après l’indépendance de l’Algérie, pour reconnaître ses crimes dans le Sahara algérien.

Pour Tayeb Zitouni, ce que la France a commis dans le Sahara algérien suite aux essais nucléaires, est atroce et relève de la sauvagerie. «Les essais nucléaires dans le Sahara algérien sont une preuve de l’atrocité des crimes commis par la France coloniale en Algérie», a-t-il dit. Dans ce sillage, il y a lieu de le souligner que «les dédommagements financiers que le Parlement Français a adopté en 2009 n’ont pas été versés dans leur totalité aux autorités algériennes.»

Pour nombre d’historiens, cette réparation financière risque fort de ne pas être versée. Car, la question, souligne-t-on, n’est pas du goût de plusieurs responsables français nostalgiques de l’Algérie française. Il en est de même, regrettent-ils, pour ce qui est de la question de la restitution des archives et des crânes des résistants algériens déposés au Musée de l’Homme à Paris.

A ce propos, faut-il le mentionner, l’Algérie qui n’a jamais raté une occasion pour réitérer son souhait de voir ces dossiers réglés pour qu’une nouvelle page entre les deux pays puisse s’ouvrir, a constaté que les autorités françaises continuent à faire la sourde oreille.

Pis encore, les autorités françaises se permettent parfois d’exercer du chantage sur ces questions. Combien de fois, soulignent des historiens, les autorités françaises soulèvent le règlement de ces questions contre l’obtention d’un marché quelconque ou avoir la caution et le soutien de l’Algérie s’agissant de certaines questions internationales, comme ce fut le cas pour l’entrée de l’armée française dans le territoire malien afin de poursuivre les terroristes ou l’invasion de la Libye à l’époque de Sarkozy ou alors le projet de l’Union méditerranéenne très cher pour ce dernier.

Mais ce que les autorités françaises, tiennent à le mentionner de nombreux historiens de part et d’autre, est le fait que l’Algérie s’est beaucoup développée et peut facilement se passer de la France pour se faire valoir dans le concert des nations.

L’Algérie est aujourd’hui le plus grand pays de l’Afrique, il est la deuxième ou troisième force économique dans le continent. sa population composée, dans sa majorité, de jeunes. D’ailleurs c’est ce Manuel Macron, un des potentiels candidats à la présidence de la France au mois de mai prochain, qui l’a souligné lors de sa visite en Algérie:

«L’Algérie dispose d’un bijou rare, à savoir sa jeunesse», a-t-il déclaré.