Yémen: Guterres en Suède pour “encourager” le dialogue

Yémen: Guterres en Suède pour “encourager” le dialogue

Toutes les tentatives pour mettre fin à la guerre ont jusqu’ici échoué, alors que le conflit a fait quelque 10.000 morts en quatre ans et menace de famine jusqu’à 20 millions de personnes.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est aujourd’hui en Suède pour «encourager» gouvernement et les éléments du mouvement «Ansarullah» (Houthis) yéménites à poursuivre leurs consultations de paix en vue de mettre fin au conflit qui a précipité des millions de personnes au bord de la famine. M. Guterres «aura des entretiens avec les deux délégations», du gouvernement et des Houthis, «et s’exprimera à la séance de clôture de ce round de consultations», a indiqué l’ONU mardi dans un communiqué publié à New York.

Selon un diplomate, cité par des médias locaux, la visite du secrétaire général vise «à encourager la poursuite des discussions» qui pourraient reprendre en janvier dans un lieu à déterminer, peut-être au Moyen-Orient. Le gouvernement et les Houthis ont engagé la semaine dernière, sous la pression de la communauté internationale alarmée par l’urgence humanitaire, des discussions d’abord destinées à recréer un minimum de confiance mutuelle.

Toutes les tentatives pour mettre fin à la guerre ont jusqu’ici échoué, alors que le conflit a fait quelque 10.000 morts en quatre ans et menace de famine jusqu’à 20 millions de personnes dans ce pays déjà le plus pauvre de la péninsule arabique.

Les consultations en Suède ont été arrachées par l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, déterminé à ramener les belligérants sur le chemin de la paix et à réanimer un dialogue rompu en 2016. Le gouvernement et les Houthis du Yémen ont annoncé mardi avoir établi une liste de plus de 15.000 prisonniers à échanger.Un accord sur l’échange de prisonniers était un des principaux dossiers mis sur la table dans ces consultations, mais également celui pour lequel les divergences étaient les moins saillantes.

Ouvertes le 6 décembre dans le village de Rimbo, près de Stockholm, les discussions doivent être closes aujourd’hui. «Nous espérons que ces consultations auront constitué un tournant» pour un futur règlement du conflit yéménite, a déclaré mardi soir un responsable de l’ONU.

Le Comité international de la Croix-Rouge a confirmé qu’il superviserait l’échange. Parmi les autres sujets sur la table figurent l’établissement de corridors humanitaires, la réouverture de l’aéroport international de Sanaa et du port de Hodeïda (ouest), par où transite 90% des importations alimentaires du Yémen.

Martin Griffiths dit oeuvrer à la désescalade militaire pour soulager les populations civiles et desserrer l’étau autour de villes particulièrement éprouvées: Hodeïda, où se déroule une offensive gouvernementale, et Taez (sud-ouest), sous contrôle gouvernemental mais assiégée par les Houthis.

Un représentant du gouvernement yéménite a néanmoins jugé improbable mardi la signature d’un cessez-le-feu avant la fin des consultations en Suède.»Nous sommes venus ici pour faire des progrès sur un cessez-le-feu intégral, complet. Mais je pense que nous serons incapables d’enregistrer ce progrès lors de cette session», a déclaré Askar Zaeel.

Un responsable de l’ONU a confirmé mardi qu’un projet de feuille de route «politique» avait été soumis aux deux parties, sans en détailler le contenu. En septembre, des pourparlers de paix ont achoppé sur le refus des négociateurs houthis de se rendre à Genève sans garanties sur leur voyage de retour vers la capitale Sanaa et sur l’évacuation de blessés. Cette fois, leur présence en Suède a été favorisée par deux mesures de confiance: l’évacuation début décembre de 50 houthis blessés vers Oman et un accord préliminaire d’échange de prisonniers.