Vraie révolte ou crise de logement ?

Vraie révolte ou crise de logement ?

Omar : wech kho, toi qui vis dans un appartement d’une pièce et demi, entassé avec toute ta descendance et tes ancêtres, tu n’es pas descendu dans la rue à jeter sur les flics tes bouteilles de bière consommées la veille ?

Mouloud : non, il y a bien longtemps que j’ai compris que pour éviter les gueules de bois, faut pas s’arrêter de boire.

Omar : moi ce que j’aime, c’est que cette révolte populaire vient d’en bas ! C’est bien fait pour les bobos pseudo-intellos de la gauche caviar algéroise.

Mouloud : wech, t’as été sodomisé par un bolchevique dans ta prime jeunesse ? C’est quoi ce discours !

Omar : mais non, c’est juste que le 5 octobre dernier je me suis bien marré de voir trois journalistes un écrivain et leurs trois groupies se battre en duel dans la rue contre des flics. Eux, leur révolution c’est pour la frime. Ceux qui vont au charbon c’est toujours ces mêmes jeunes qui viennent d’en bas et qui n’ont peur de personne.

Mouloud : ouais ben tes jeunes qui viennent d’en bas, sans intellectuel pour les guider, d’en bas tu vas les retrouver tout en haut… dans les maquis. Et cette fois, ça sera des genres de cocktail Molotov qui te zigouillent cent personnes d’un seul coup qu’ils vont t’envoyer dans la tronche.

Omar : ben il nous faut alors un genre de Che Guevara boumédieniste, qui connaît les valeurs de notre pays ! Conservateur, nationaliste, et musulman. Et non pas un de ces hippies athées !

Mouloud : ya weldi, tu peux leur ramener Gandhi en personne si tu veux, à ces jeunes ; ils s’en battent les steaks. Eux, ils ne demandent qu’une seule chose, c’est de ne plus dormir à tour de rôle, c’est tout.

Omar : moi j’ai foi en mon pays, il ne va pas laisser ces enfants souffrir comme ça plus longtemps.

Mouloud : moi je suis sans foi ni loi, et la clef du bonheur n’est pas plus compliquée que celle d’un F2.