Vieux bâti à ORAN : Un millier de bâtisses à évacuer

Vieux bâti à ORAN : Un millier de bâtisses à évacuer

L’opération de relogement tarde à mettre fin au calvaire des occupants de ces vieilles bâtisses.

À chaque chute de pluie, les habitants du vieux bâti d’Oran se retrouvent sous la menace d’un effondrement, et cette situation dure depuis plus d’une dizaine d’années. À chaque effondrement, on déplore des morts et des blessés sans oublier le sort de SDF de plusieurs familles occupant un millier de bâtisses menaçant ruine. Si Sidi El-Houari et Derb comptent le plus grand nombre de ces structures, d’autres quartiers sont concernés par l’existence d’un grand nombre d’infrastructures coloniales dans un piteux état et souvent squattées. L’opération de relogement tarde à mettre fin au calvaire des occupants de ces vieilles bâtisses, et le ministre de l’Habitat, M. Temmar, vient de jeter un pavé dans la mare en sommant les directions concernées de combler les retards, sans oublier de s’inquiéter sur le sort des milliards débloqués pour le logement. “Cependant, les familles concernées ont leur part de responsabilité. Le vieux bâti a besoin d’une prise en charge permanente. Les fuites d’eau, le manque de restauration des immeubles ont accentué la cadence des risques d’effondrement”, souligne un ancien habitant de Sidi El-Houari. D’autre part, les travaux mitoyens aux bâtisses fragilisent l’ossature et provoquent souvent l’irréparable. Ce dossier compliqué donne des sueurs froides aux autorités locales qui doivent faire face à tout imprévu. Il faut aussi rappeler que d’autres communes de la wilaya d’Oran sont concernées par le vieux bâti, mais le nombre limité permet de maîtriser la situation. D’anciennes infrastructures publiques délaissées par différents ministères sont squattées et exploitées illégalement face au silence des établissements propriétaires. “Quand des stades communaux de football sont squattés avec la complicité des élus locaux, alors tout est permis”, peste un ancien joueur. Quelle solution ? “Les pouvoirs publics ont mis la main à la poche pour restaurer les immeubles anciens du centre-ville d’Oran, mais pour le reste des quartiers et communes rien n’est programmé”, souligne notre source.

En effet, le vieux bâti du privé est complètement en ruine où les héritiers (personnes physiques, associations, entités) empêchent toute solution légale. Du coup, des plaies architecturales sont visibles un peu partout (à la place du Maghreb, la rue de la Vieille Mosquée et autres endroits) mais leurs propriétaires sont aux abonnés absents.

Noureddine Benabbou