Un rapport accuse l’Algérie de restrictions contre les protestants et les évangélistes

Un rapport accuse l’Algérie de restrictions contre les protestants et les évangélistes

Le rapport établi et transmis par la Commission des églises pour les affaires internationales (CEAI), le  Conseil œcuménique des Églises (COE) et l’Alliance évangélique mondiale (AEM) a accusé l’Algérie de “mener une campagne de peur contre la minorité protestante, fermer des lieux de culte chrétien” et réclamé l’abrogation de la Loi 2006 qui régit la pratique des cultes religieux.

Ainsi, le gouvernement aura à répondre à une pluie d’accusations d’institutions chrétiennes à l’occasion de la 39e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme à Genève du 10 au 28 septembre en cours. En effet, la CEAI et le COE ont accusé l’Algérie de “lancer une campagne de peur contre la minorité protestante angélique depuis novembre 2017”.

Le même document, dont notre rédaction détient une copie, prétend que les autorités algériennes se rendent périodiquement dans les lieux de culte qu’elles menacent de fermeture, et que six (6) lieux ont été fermés avant que trois ne rouvrent leurs portes suite à des “pressions internationales”.

Pour les auteurs du rapport, cette campagne s’appuie sur une loi qui est contraire à la loi internationale en matière de la liberté de culte, ajoutant que certaines lois représentent une menace pour la minorité protestante angélique, notamment la Constitution qui stipule que l’Islam est la religion de l’Etat.

Par ailleurs, ils ont remis en cause la Loi 2006, qui garantit la liberté de culte autre que musulmane, qui exige l’accord préalable de la commission nationale de la pratique religieuse qui interdit, à leurs yeux, la pratique de cultes religieux en dehors des lieux conçus pour cela.

Le rapport a souligné que les autorités du pays disposent d’outils de contrôle des minorités religieuses, citant entre autres les peines privatives de liberté et des amendes à l’encontre de toute personne incitant à la conversion au christianisme.

Par ailleurs, il s’est attardé sur l’article 144 bis du code pénal qui stipule: “Est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA, ou l’une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen.”

En outre, il a prétendu que des Protestants auraient fait l’objet de répression depuis novembre 2017, évoquant ainsi la mise sous scellées de deux (02) églises à Béjaïa, l’église de Maâtkas à Tizi Ouzou et l’interdiction de rassemblement des évangélistes  à Tiaret et Sidi Bel Abbès en janvier dernier.

En revanche, il a tenu à rappeler la réouverture de trois lieux de culte à Oran, comme il est revenu sur la condamnation de l’archevêque de l’église de Tiaret, Noureddine Belabed condamné en janvier dernier à une peine de 2 ans de prison ferme ainsi que Addi Hamdad Eddine, condamné lui-aussi en mars dernier à une peine de 6 mois de prison pour approvisionnement d’une église en matériels religieux.

Abdeslam Sekia / Traduit par: Moussa. K.