Tribunal criminel de Sidi Bel-Abbès: 20 ans de réclusion pour meurtre

Tribunal criminel de Sidi Bel-Abbès: 20 ans de réclusion pour meurtre

La victime sera surprise par la présence de trois hommes venus en découdre avec elle.

Une peine de 20 ans de prison ferme a été prononcée, lundi dernier, par le tribunal criminel  près la cour de Sidi Bel-Abbès, à l’encontre de K. Y., et S. B., âgés de 32 et 35 ans, pour homicide volontaire avec préméditation et coups et blessures volontaires. Les faits, qui se sont produits à Sidi Bel-Abbès, remontent au 18 août 2014 à 4 h du matin, alors que la victime, O. B., âgée de 26 ans, et ses deux amis s’apprêtaient à rentrer chez eux après une soirée bien arrosée. Ils seront surpris par la présence de S. B., K. Y. et K. A. (actuellement en fuite) armés de poignards, et qui sont venus spécialement pour en découdre au sujet d’un conflit datant de 2004 opposant K. A. et la victime. Une vive altercation éclate alors entre la victime et ses agresseurs au cours de laquelle O. B., recevra plusieurs coups de couteau à différentes partie de son corps. Ses deux amis seront blessés en essayant de s’interposer. Les trois mis en cause prendront la fuite, laissant la victime gisant dans une mare de sang. Elle rendra l’âme aux UMC du CHU Abdelkader-Hassani où elle a été évacuée. À la barre, K. Y. a d’emblée nié les faits qui lui sont reprochés arguant qu’ “au moment où je me dirigeais vers la mosquée pour la prière d’el fadjr, la victime m’a abordé sur la route en me menaçant avec une arme blanche. Ne s’arrêtant pas aux menaces, la victime a tenté même de m’enlever mon pantalon pour me photographier nu. Du coup, je me suis défendu et j’ai réussi à lui saisir le couteau et je lui ai asséné des coups de couteau, mais sans intention de le tuer. Aussitôt, j’ai pris la fuite et ensuite, je me suis présenté à la police.” Quand à S. B., lui aussi mis en cause dans cette affaire, et contrairement à ses déclarations faites devant le juge d’instruction, il a soutenu lors de cette audience que “la veille, soit le 17 août, j’étais en état d’ébriété à Aïn Turck (Oran) et je suis rentré à Sidi Bel-Abbès le lendemain aux environs de 15 heures.” Et d’ajouter en réponse à une question de la présidente de l’audience au sujet des appels téléphoniques qu’il a eus avec K. A. : “C’est vrai, K. A., m’a contacté le jour du drame car il voulait s’informer sur l’avancement de l’enquête. Aussitôt, je me suis rendu à proximité du lieu du crime où j’ai constaté la présence de policiers. Sur le coup, je l’ai informé de ce que j’ai vu, et quelques heures après, j’ai été arrêté par la police.” Pour leur part, les témoins qui ont assisté au crime ont unanimement témoigné que “S. B., K. Y. et K. A. sont venus munis de poignards pour en découdre avec la victime, et malgré notre interposition, ils ne cessaient de le poignarder.” Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public, avant de réclamer la perpétuité à l’encontre des mis en cause, a estimé que tous les ingrédients, notamment les appels téléphoniques, étaient réunis pour que les accusés mettent à exécution leur plan visant à attenter à la vie de la victime avec préméditation, et ce, en plus des déclarations des témoins ici présents. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont mis l’accent sur l’absence de préméditation et sur les contradictions des témoins et leurs casiers judiciaires.

A. BOUSMAHA