Travailleurs et journalistes s’inquiètent pour leur sort: Le quotidien “Al Fadjr” a cessé de paraître

Travailleurs et journalistes s’inquiètent pour leur sort: Le quotidien “Al Fadjr” a cessé de paraître

Le quotidien arabophone Al Fadjr est absent des étals depuis le 31 janvier dernier à la suite de la décision prise par la direction du journal de suspendre “momentanément” la publication, dans l’attente de trouver des ressources pour le financement des arriérés de salaires des travailleurs. Ce faisant, la directrice de la publication du journal, Hada Hazem, fait état de la mise en vente de ses bureaux de Sétif et de Constantine, en réponse au communiqué publié par des salariés de l’entreprise qui ont dénoncé la suspension “sans préavis” de l’entreprise.

Dans un communiqué daté du 5 février dernier, des travailleurs et des journalistes du quotidien Al Fadjr ont poussé un cri d’alarme en direction des hautes autorités du pays, notamment au président de la République, demandant son intervention urgente afin de les rétablir dans leurs droits et régler leur situation professionnelle.

Ils expliquent que non seulement ils n’ont pas perçu leurs salaires depuis 18 mois, mais encore, ils se disent “surpris” par la décision de la directrice de la publication de suspendre la parution du journal le 31 janvier sans préavis. Elle leur a, certes, promis de payer les sommes dues. Mais, ajoutent-ils, “elle a fermé les portes du journal aux journalistes et aux travailleurs, et a refusé de nous recevoir depuis ce jour”.

“En février 2019, nous sommes allés au siège du journal pour recevoir nos salaires et convenir d’une décision claire qui engage la directrice du journal, mais nous avons trouvé le siège fermé et cadenassé. Nous avons attendu presque toute la journée sans rien obtenir”, ont précisé les travailleurs et journalistes d’Al Fadjr. En réaction à ce communiqué, Hada Hazem a indiqué que “depuis la grève de la faim que j’ai observée (du 13 au 20 novembre 2017, ndlr), le problème de la publicité n’est pas encore réglé. Parce que la mafia veut que je me taise”. “En dépit de cela, dit-elle, j’ai supporté les salaires pendant une année, mais depuis septembre, il y a un cumul des salaires, j’ai donc suspendu le tirage momentanément pour pouvoir financer les arriérés des salaires des travailleurs. Je suis en train de vendre des locaux à Sétif et à Constantine, qui n’ont pas trouvé preneurs depuis six mois.” Et de souligner : “Je ne suis pas en train de fuir mes responsabilités.

Les travailleurs seront payés jusqu’au dernier centime.” Ajoutant qu’“ils se plaignent aux autorités supérieures du pays, mais ce sont ces mêmes autorités qui sont à l’origine de la situation financière désastreuse du journal” et que “les auteurs de ce communiqué sont trois journalistes et trois techniciens”. Mais 21 travailleurs et journalistes sont revenus à la charge dans une réponse signée, samedi, affirmant qu’ils n’ont pas de différend personnel avec la directrice, mais qu’ils ont été privés de leurs droits les plus élémentaires.

A. R.