Terrorisme: La pression monte au Sahel

Terrorisme: La pression monte au Sahel

Le porte-parole du département d’Etat John Kirby, a appelé le maréchal libyen, Khalifa Haftar, à «se rallier au gouvernement d’union nationale en réaffirmant que le GNA était le seul bénéficiaire légitime de l’assistance sécuritaire internationale». Kirby réagissait à la visite-éclair de Haftar à Moscou que nous avons évoquée hier.

Confirmant l’information de L’Expression, paru hier, relative au voyage discret du maréchal Khalifa Haftar à Moscou où il a rencontré le ministre de la Défense Sergueï Choigou et le secrétaire du Conseil de sécurité nationale Nicolaï Patrouchev.

Le porte-parole du Département d’Etat John Kirby a appelé hier le «général» libyen, Khalifa Haftar, à se rallier au gouvernement d’union nationale en réaffirmant que le GNA était le seul bénéficiaire légitime de l’assistance sécuritaire internationale. «Toutes les forces libyennes, y compris le général Haftar et l’armée nationale libyenne, devraient s’unir sous le commandement civil du GNA», a déclaré le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, au cours d’une conférence de presse.

John kirby réagissait à la visite-éclair du général Haftar à Moscou pour chercher le soutien miliaire de la Russie. Le diplomate américain n’ a pas voulu commenter cette visite, mais il a tenu à souligner que «les Etats-Unis demeuraient pleinement attachés à travailler avec le gouvernement al Sarraj et le représentant spécial de l’ONU pour la Libye».

Toutes les spéculations autour du voyage de Haftar à Moscou, et de l’éventualité peu crédible d’une livraison d’armes par la Russie à la faction libyenne de l’Est, sont évidemment de la gageure pure et simple. Outre que Moscou est suffisamment embarqué dans le conflit syrien et sur le front ukrainien, il y a cette exigence de la primauté de la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît le GNA comme seul bénéficiaire de l’aide sécuritaire internationale, toute spéculation mise à part.

C’est précisément le sens de la démarche de l’Algérie qui s’efforce depuis ces dernières semaines de trouver une solution entre Tripoli et Tobrouk, ce qui implique nécessairement la prise en compte du rôle de l’armée du général Haftar mobilisée autour des dirigeants de Benghazi et Tobrouk.

Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe n’a eu de cesse de le rappeler à ses interlocuteurs, Fayez al Sarraj rencontré à Malabo, lors du sommet afro-arabe, et Saleh Aguila, président du Parlement venu à Alger en début de semaine, accompagné par plusieurs députés libyens.

C’est ainsi que le président du Niger, Issoufou Mahamadou, a appelé hier la communauté internationale à une forte mobilisation pour contrer les menaces terroristes dans la région du lac Tchad et au Sahel, estimant que le terrorisme est un problème commun qui n’a pas de frontières. «Nous sommes soumis à des menaces terroristes et à des menaces d’organisations criminelles, nous avons besoin de mobilisation de la communauté internationale car le terrorisme est un problème commun et n’a pas de frontières, il frappe partout et par conséquent il faut mutualiser les moyens pour lutter contre le terrorisme (…)», a clamé le chef d’Etat nigérien, depuis Antananarivo, la capitale malgache qui abritait le 16e Sommet de la Francophonie.

Abordant la situation sécuritaire en Libye où des combats ciblent l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daesh), le chef d’Etat nigérien a vivement critiqué «l’intervention militaire étrangère en Libye, génératrice de chaos, (qui) s’est faite sans consultation des pays voisins, et ce sont les pays du Sahel qui subissent les conséquences du vide institutionnel et la dispersion des armes vers les pays voisins»

Face aux exactions de Boko Haram, la coalition constituée du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger dispose de «faibles moyens» et en appelle au «soutien de la Francophonie, de l’Union européenne (UE), et celui de la communauté internationale», pour la doter en moyens supplémentaires.

Pas plus tard qu’hier, une tentative d’attentat-suicide a visé l’aéroport de Gao, dans le nord du Mali, et s’est soldée par la mort de son auteur, sans autre victime, selon des médias.

Les groupes qui sévissent au nord du mali tentent sporadiquement de compromettre le fragile équilibre né des accords d’Alger et même d’infiltrer le territoire algérien comme ce fut le cas, également hier soir, au sud de Timiaouine où un accrochage avec un détachement de l’ANP a permis de neutraliser deux terroristes.

Fort de ces paramètres, Messahel a intensifié les contacts entre les parties libyennes pour aboutir aussi vite que possible à une solution consensuelle qui dépend, en grande partie, des efforts que les milices de Misrata, dont Fadjr Libya, et les forces de Khalifa Haftar voudront consentir afin de donner sa chance à la paix et à la réconciliation sous l’égide du GNA.