Stabilité du marché pétrolier: Libye : une équation difficile à résoudre

Stabilité du marché pétrolier:  Libye : une équation difficile à résoudre

Sonatrach envisage son retour en Libye, afin de poursuivre le développement des gisements découverts en partenariat avec la compagnie libyenne NOC.

La situation en Libye continue de produire des effets négatifs sur l’échiquier pétrolier. Depuis quelques jours, les violences entre les insurgés et l’armée se sont amplifiées autour des champs et des principaux oléoducs de Zintan, dans le nord-ouest du pays. Une situation qui a eu comme conséquence la réduction de l’approvisionnement en pétrole de 360 000 barils par jour, soit une perte quotidienne estimée à 16 millions de dollars par jour.

Selon la milice dénommée Reyayna Patrol Brigade, citée par des médias, le but de ces attaques est de contraindre la société publique de pétrole (NOC) à investir davantage dans la région de Zintan qui, dit-elle, est minée par la pauvreté. Pour Mustafa Sanalla, le patron de la NOC, ces attaques constituent un acte criminel. “Notre production s’est redressée, pas assez pour équilibrer le budget, mais assez pour nous faire espérer que notre situation financière pourrait se stabiliser et couvrir le déficit de la Banque centrale libyenne. Mais maintenant, nous faisons marche arrière. Tout le monde dans le pays souffrira à cause de cet acte criminel. Trop c’est trop”, a-t-il martelé. Le responsable a ensuite demandé aux dirigeants tribaux de décourager ce “cancer” une fois pour toutes, en retirant la protection à ces hors-la-loi.

Il faut souligner que l’entreprise publique a porté plainte contre de nombreux chefs de milice qui opèrent dans la zone du Croissant pétrolier. Cette situation n’est cependant pas de nature à encourager les compagnies pétrolières étrangères à investir en Libye. Il y a quelques mois, certaines d’entre elles avaient annoncé leur intention effective de retourner dans ce pays. Sonatrach en faisait partie. En effet, le P-DG de Sonatrach, Ould Kadour, avait rencontré son homologue libyen, Mustafa Sanallah, pour discuter de la reprise des activités de la compagnie nationale d’hydrocarbures en Libye.

Selon le Libya Observer, Sanallah et Ould Kaddour avaient parlé de reprendre la coopération dans le développement des périmètres découverts avant 2014 et de la réactivation de l’accord entre les deux entreprises concernant le développement des champs Al-Wafa et Al-Rar, qui sera d’ailleurs mis en œuvre par l’américain D&M. La production pétrolière actuelle de la Libye est de 1,02 million de barils par jour.

Elle devrait passer à 1,2 million de barils par jour, avant la fin de cette année. Au plan international, cette situation perturbe le fonctionnement de l’accord de l’Opep conclu le 28 septembre 2016 à Alger, entériné le 30 novembre 2016 à Vienne, consolidé le 10 décembre de la même année, après la signature d’un accord avec onze pays non-Opep, et entré en vigueur le 1er janvier 2017. Aujourd’hui, sa mise en œuvre semble se heurter à l’indiscipline de deux producteurs qui en ont été exemptés : à savoir la Libye et le Nigeria.

La Libye et le Nigeria, l’Opep les a dispensés de l’accord d’Alger, en raison des troubles internes qu’ils vivent. Toutefois, l’organisation leur a demandé, lors de la réunion du 28 septembre 2016, de s’en tenir à un niveau de production qui fasse sens. Cela ne veut pas dire qu’ils peuvent produire autant qu’ils le souhaitent.