Soudan: 30 morts dans l’assaut des militaires au pouvoir contre les manifestants

Soudan: 30 morts dans l’assaut des militaires au pouvoir contre les manifestants

À l’aube du dernier jour du ramadan, ce lundi, la dispersion par l’armée des manifestants réunis à Khartoum au Soudan, pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils, a fait au moins 30 morts et des centaines de blessés en plus de ça le bilan devrait s’alourdir car beaucoup de victimes n’ont pas encore été dénombrées.

La répression est d’abord l’œuvre des Rapid Support Forces (RSF), une unité composée à l’origine de miliciens arabes du Darfour, responsables de massacres à grande échelle, dont Omar el-Béchir avait fait sa garde prétorienne. Lourdement armés, ils ont pris le contrôle de tous les points stratégiques de la capitale ces derniers mois. Leur chef, le jeune Mohamed Hamdan Daglo, surnommé «Hemedti», est aujourd’hui le numéro 2 du Conseil militaire qui a renversé le dictateur. Et sans doute l’homme le plus puissant du Soudan. Il avait promis à plusieurs reprises que ses hommes ne s’en prendraient pas aux manifestants. Mais ces dernières semaines, des RSF avaient ouvert le feu lors d’échauffourées aux abords de la zone du sit-in.

Ce lundi, à la différence des premiers jours du mois d’avril, aucun soldat de l’armée régulière ne semble avoir pris la défense des révolutionnaires. «Nous n’avons pas dispersé le sit-in par la force, a osé un porte-parole du Conseil militaire, le général Shamseddine Kabbashi, à la chaîne de télévision Sky News Arabia, contre toute évidence. Les tentes sont là et les jeunes peuvent y circuler librement.» Une affirmation démentie par plusieurs témoins.

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campaient devant le siège de l’armée dans la capitale. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar Al-Bachir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux. Les relations entre les deux camps se sont tendues à la suite de l’échec des négociations le mois dernier, suivies des mises en garde du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le 11 avril, date de la destitution, sous la pression populaire, du président Omar Al-Bachir.