SIAT: des artisans plaident pour la préservation des métiers en voie de disparition

SIAT: des artisans plaident pour la préservation des métiers en voie de disparition

ALGER- Plusieurs artisans participant au 22e Salon international de l’artisanat traditionnel (SIAT), ont plaidé, lundi à Alger, à la clôture de la manifestation, pour la préservation de certains métiers de l’artisanat en voie de disparition (dinanderie, tissage, joaillerie…), ce patrimoine culturel authentique national qui contribue à la diversification de l’économie.

Les artisans ont appelé à la sauvegarde de certains produits du terroir, à savoir le tapis de babar (Khenchela), le burnous de Boussaâda et les bijoux d’argent de Beni Yeni (Tizi Ouzou) et les costumes traditionnels propres à chaque région, en l’absence de la matière première et la non transmission de ces métiers aux nouvelles générations par le biais de la formation.

A cet effet, le président de l’association Amel pour la sauvegarde du tapis (Khenchela), Salah Bouzekri, a insisté sur  « le soutien et la promotion de la formation pour transmettre le savoir-faire et les connaissances aux générations montantes et la garantie de la matière première, à savoir: la laine pour la fabrication du tapis, ce patrimoine culturel représentant les symboles, l’histoire et la géographie de chaque région du pays ».

Il a préconisé, en outre, la transmission du savoir-faire aux jeunes pour préserver ce patrimoine, d’autant que le tapis traditionnel est menacé de disparition avec l’invasion du tapis industriel sur le marché national à des prix bas, comparés au tapis traditionnel, dont le prix oscille entre 60 000 DA et 350 000 DA ».

La présidente du groupement professionnel de dinanderie à Constantine, Mme Radja Fergani, a insisté sur l’impératif de promouvoir et de développer ce métier, dont les produits sont très prisés par les touristes.

Concernant la céramique, le représentant d’un atelier à Draria a insisté sur l’importance de garantir la matière première à des prix raisonnables et de faire la promotion des produits à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à travers l’établissement de partenariat à même de favoriser l’échange d’expertise dans ce domaine.

Pour sa part l’artisan Makhlouf Terghoui, spécialiste dans la fabrication des bijoux traditionnels à Tizi Ouzou, a évoqué le manque enregistré dans les deux matières premieres, à savoir: l’argent et le corail, appelant à l’ouverture de marchés locaux pour commercialiser le produit « en aménageant des espaces dans les places publiques et au sein d’entreprises touristiques, pour exposer le produit ».

« L’entreprise AGENOR ayant fixé le prix de l’argent entre 80 et 105 DA/gramme, ne peut couvrir seule les besoins des artisans en la matière à l’échelle nationale, ce qui implique la conjugaison des efforts afin d’assurer l’argent et le corail et d’améliorer le produit pour répondre aux exigences de la clientèle ».

Le même artisan a mis en avant l’importance de « la culture de l’entrepreneuriat », en organisant des cycles de formation continue, au profit des artisans sur les modalités de création des micro-entreprises, afin de leur permettre de contribuer au développement économique.

Plusieurs artisanes ayant réussi à créer des micro-entreprises ont été distinguées à l’issue de ce salon, qui a vu l’affluence de plus de 100.000 visiteurs.

De son côté, le directeur de l’artisanat au ministère du Tourisme et de l’artisanat, Redouane Attalah, a affirmé que cette « édition a été marquée par l’exposition de différents produits artisanaux et artistiques qui reflètent le savoir-faire des artisans qui ont su préserver et moderniser le patrimoine culturel, en dépit des problèmes rencontrés, dont le manque de matières premières et le problème de commercialisation des produits.

Le même responsable a jouté, dans ce sens, que plusieurs artisans avaient affiché « leur disposition à investir le monde de la compétitivité, en orientant leurs produits vers les marchés étrangers et contribuer ainsi au développement économique ».

Le directeur adjoint de la Chambre nationale d’Artisanat et des métiers (CAM), Ayache Ouaha a appelé les artisans à chercher des solutions au problème de commercialisation du produit artisanal, à travers « l’ouverture de sites électroniques qui leur permettront d’exposer leurs produits », citant, à titre d’exemple, le lancement du site « WARCHATI », dédié à l’exposition en ligne des produits artisanaux, notamment pour s’ouvrir sur les marchés internationaux ».